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Faute de cartes d’électeurs, près de 500 000 béninois pourraient être privés de vote

A deux jours du scrutin, quelque 500 000 électeurs n’ont toujours pas reçu leur carte. Ce vendredi 4 mars a été décrété chômé et payé afin d’accélérer le processus.

Par  (contributeur Le Monde Afrique, envoyé spécial à Lokossa)

Publié le 04 mars 2016 à 14h35, modifié le 04 mars 2016 à 15h34

Temps de Lecture 2 min.

Des supporters du premier ministre Lionel Zinsou, à Cotonou, le 3 mars.

Plus le temps passe, moins ils sont certains d’obtenir le sésame avant le scrutin présidentiel du dimanche 6 mars. A Lokossa, à 104 km à l’ouest de Cotonou, comme dans plusieurs autres localités du Bénin, les électeurs comptent profiter du vendredi décrété chômé et payé pour pouvoir retirer le précieux document.

Seulement, les centres de distribution ne sont toujours pas ouverts. « De toutes les façons, la Cour constitutionnelle a fait savoir qu’on peut voter avec nos anciennes cartes que j’ai toujours en ma possession. Je ne m’inquiète pas », affirme un étudiant venu assister à un meeting de Sébastien Ajavon, le roi de l’agroalimentaire, l’un des cinq favoris du premier tour. Si le jeune homme détient toujours l’ancienne carte qui lui a notamment permis de voter aux communales et aux législatives en 2015, d’autres n’ont pas la même chance et ne la retrouvent plus. Or, il en faut obligatoirement une pour se rendre aux urnes dimanche.

Une distribution qui a démarré mercredi

« Le retard dans la délivrance des nouvelles cartes d’électeur est dû au fait qu’elles ont tardé à être imprimées », explique Olivier Déblé, coordonnateur régional du Centre national de traitement (CNT), l’institution chargée de la production et de la distribution du document.

A Athiémé, une commune voisine à Lokossa, la distribution des cartes a officiellement démarré mercredi 2 mars. Mais la cour du collège qui fera office de centre de vote est déserte. Selon l’agent chargé de la distribution, « la population s’attendait déjà à voter avec les anciennes cartes ». D’où le fait que certains « boudent » la distribution.

Dans tous les cas, pour le CNT, le défi est de mener en deux jours une opération qui nécessitait pourtant deux semaines. « Le Centre national de traitement a pris des dispositions pour que tout se passe bien. Le nombre des agents a été doublé », explique le coordonnateur régional à Lokossa, une région qui compte près de 530 000 électeurs.

Risques de fraude

A Hilacondji, ville frontalière avec le Togo, où la distribution a commencé le jeudi 3 mars, l’opération s’effectue dans la confusion. Certaines personnes ont pu retirer des cartes pour des proches. Ce que le code électoral interdit. Un journaliste de la presse locale a même surpris un candidat malheureux aux élections communales de juin 2015, en possession d’une centaine de cartes.

L’opposition avait pourtant alerté l’opinion contre les risques de fraude que pouvait engendrer une précipitation dans la distribution des cartes. Elle a aussi fustigé le fait que, selon elle, le gouvernement privilégiait les zones qui lui étaient favorables. Une accusation démentie par les responsables du CNT qui, dans l’impasse, ont plutôt « privilégié les départements ayant un grand nombre d’électeurs ».

Le Centre national de traitement (CNT) a pris le relais du Conseil d’orientation et de supervision de la liste électorale permanent informatisée (COS-LEPI) après que celui-ci s’est montré incapable d’assurer la production et la distribution des cartes d’électeur.

4,7 millions de Béninois sont appelés à choisir parmi 33 candidats le successeur de Thomas Boni Yayi. Le chef de l’Etat béninois, à qui la Constitution interdit de se représenter, termine un deuxième mandat de cinq ans.

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