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Origine des viandes : l’UFC Que choisir remet les pieds dans le plat

C’est l’association de consommateurs UFC-Que choisir qui remet les pieds dans le plat. Trois ans après le scandale de la viande de cheval, dans les lasagnes, l’association a étudié comment était indiquée l’origine des viandes dans les produits transformés (autrement dit des saucisses toutes bêtes aux plats préparés les plus élaborés) vendus dans les supermarchés. Elle l’a fait pour trois viandes : le porc, le poulet, le bœuf. Pour certaines marques, le bonnet d’âne n’est pas loin.

Temps de lecture: 3 min

Étiqueter l’origine est-ce faisable pour tous les produits ?

L’un des arguments avancés par l’industrie agro-alimentaire est la complexité des recettes qui empêcherait de déterminer l’origine des viandes. Un faux argument selon UFC-Que choisir : « Nous avons trouvé des produits mentionnant l’origine pour toutes les familles d’aliments étudiées, affirme l’association, contrairement à ce qui serait attendu, on n’observe pas de corrélation significative entre le degré de complexité des recettes et la fréquence d’indication de l’origine. » L’étude menée par l’association montre que le fait d’étiqueter ou non dépend de la stratégie de communication des marques, indépendamment de la faisabilité technique. Tous les produits étudiés par UFC de la marque Le Gaulois, Charal, Marie et Findus étaient, par exemple, étiquetés, à l’inverse aucun des marques Père Dodu, Sodébo ou Daunat.

Qu’impose la loi  ?

En la matière, pas grand-chose, justement. La réglementation européenne impose d’indiquer l’origine pour les viandes fraîches ; en revanche, elle compte sur le volontariat s’agissant des viandes transformées. La France a bien légiféré en 2014 pour imposer cet étiquetage mais « cette obligation est conditionnée au feu vert européen », note l’association. Le Parlement a voté pour mais la Commission européenne bloque au motif que cela coûterait trop cher aux industriels. Le surcoût supporté par le consommateur serait de 90 %, affirment les syndicats européens de l’industrie agroalimentaire. Sur la base d’une étude menée en 2014 sur des produits à base de bœuf, UFC-Que choisir avait calculé que le surcoût était en réalité en moyenne de 0,67 % du coût des produits étiquetés comparés à ceux non étiquetés.

Que révèle l’étude  ?

L’association a étudié l’étiquetage du pays d’origine sur 245 aliments transformés à base de viande (porc, poulet, bœuf) sur des grandes marques et des marques distributeurs. Résultat, « moins d’un produit sur deux porte la mention d’origine de la viande ». Sur les produits à base de bœuf, 70 % des produits sont étiquetés, pour le porc, ce pourcentage tombe à 43 % et à moins de 25 % s’agissant du poulet.

70 %

Des consommateurs européens souhaitent connaître le pays d’origine des ingrédients dans les produits à base de viande, selon une étude en 2013 du BEUC, qui fédère plusieurs associations de consommateurs en Europe.

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