Optique médicale : création d'un observatoire sur le prix des lunettes

 

 ILLUSTRATION. Pour tenter de faire baisser le prix des lunettes le gouvernement va créer un observatoire du prix sur le marché de l'optique médicale. 
 ILLUSTRATION. Pour tenter de faire baisser le prix des lunettes le gouvernement va créer un observatoire du prix sur le marché de l'optique médicale.  (Le Parisien)

    Alors qu'en France pour une paire de lunettes, il faut débourser en moyenne 470 euros, soit deux fois plus que nos voisins européens, l'objectif est depuis plusieurs années par les pouvoirs publics est de faire baisser les prix. Le ministère des Affaires sociales et de la Santé fixe la composition et les règles de fonctionnement de «l'observatoire des prix et de la prise en charge en optique médicale», dans un arrêté publié ce samedi au Journal Officiel (JO).

    Cette création avait été prévue dans un décret du 18 novembre 2014 encadrant le remboursement des lunettes. L'objectif est «d'analyser les prix de vente, les caractéristiques et la qualité des équipements d'optique et leur niveau de couverture par les contrats complémentaires en santé.» Les lunettes sont la deuxième cause de renoncement aux soins en France.

    Cet observatoire qui comprend des représentants des services de l'Etat, des caisses d'assurance maladie, des organismes d'assurance maladie complémentaire, des fabricants et distributeurs de dispositifs médicaux d'optique et des assurés doit se réunir au minimum une fois par an.

    dans l’origine des surcoûts massifs payés par les consommateurs. L'association de consommateurs avait dénoncé le prix des lunettes par rapport aux autres pays européens et la mauvaise prise en en charge par l’Assurance Maladie pour les remboursements compris entre 4,44 € et 31,14 € selon la correction à l'époque.

    «Un équipement est vendu en moyenne 393 € HT (soit 470 € TTC), 3,3 fois son prix d’achat par l’opticien (118 € seulement) ! Il dégage donc une marge brute de 275 €, soit un taux de marge de 233 %. Sur les verres, la marge brute moyenne atteint même 317 % ! Le niveau de marge excessif des distributeurs sert à couvrir des frais fixes trop élevés et des dépenses de marketing inconsidérées», avait affirmé l'UFC. Une affirmation qui avait été contesté par les opticiens.

    Avec un chiffre d'affaires de 5,8 milliards d'euros, le marché de l'optique en France fait preuve selon l'association de consommateurs d'un manque de régulation publique mais aussi «d'une complexité des produits d’optique et à une opacité tarifaire qui empêchent le consommateur seul de faire réellement jouer la concurrence.»

    Depuis le 1er avril dernier 2014, les mutuelles ne sont plus libres de fixer les tarifs de remboursement des lunettes comme elles l’entendent avec un plancher minimum de 50 euros et plafond de 470 euros pour des verres simples et de 200 à 750 euros pour les verres complexes. Par ailleurs, le remboursements des montures a été plafonné à 150 euros. Ainsi si la monture coûte 150 euros, les verres simples ne sont pris en charge que jusqu’à 320 euros et les verres complexes jusqu’à 600 euros. De plus, les équipements ne seront plus remboursés qu’une fois tous les deux ans - sauf pour les enfants ou en cas d’évolution de la vue-.

    Cependant,

    ,a démontré que cette nouvelle réglementation est largement mise à mal sur le terrain. Après avoir envoyé des enquêteurs mystères chez 10% des opticiens en France, il est apparu que dans 17,9% des cas, l'opticien avait proposé de falsifier la facture pour que le client soit mieux remboursé par sa mutuelle avec comme combine d'augmenter le prix facturé sur les verres (mieux remboursés) et de diminuer celui des montures.