Les Français toujours méfiants face au «Big Data» qu'ils méconnaissent

 

Illustration. Le «Big Data» ou l'exploitation de millions de données inquiètent toujours autant les Français selon un sondage.
Illustration. Le «Big Data» ou l'exploitation de millions de données inquiètent toujours autant les Français selon un sondage. AFP/JUSTIN TALLIS

    Le «Big Data», ou les mégadonnées, intéressent autant qu'elles interpellent. Au delà du débat sur la vie privée, ces données personnelles ou publiques s'imposent dans toutes les strates de l'économie comme de la société.

    A l'occasion du salon du

    qui débute ce lundi, le cabinet de conseil Quantmetry a commandé une enquête d'opinion* à l’institut Harris Interactive sur le rapport des Français au «Big Data». Nous vous dévoilons en exclusivité ses surprenantes conclusions.

    Le «Big Data», c'est quoi ?

    59 % des Français ne savent pas ce que signifie ce terme quasi scientifique qui est une compilation de milliers, voire de millions de données, stockées sur des serveurs informatiques. Pis, 61% des sondés n'en ont «pas entendu parler au cours des 6 derniers mois» alors que ces données circulent librement et influencent les pouvoirs publics comme les entreprises dans leurs stratégies. Seuls 36% en ont vaguement entendu parler et 2% entendent ce terme tous les jours ou presque.

    Logiquement 9 personnes interrogées sur 10 avouent être «mal informées sur l’utilisation du Big Data par les entreprises et les organismes publics».

    Une méfiance accrue dans la collecte

    . Si 17% des personnes sollicitées admettent confier plus sereinement leurs données personnelles sur Internet comme sur des formulaires administratifs, la méfiance voire la défiance s'accroît avec le temps. Ainsi 28% déclarent les donner moins facilement qu'avant de peur de leur usage ou d'une fuite. Un chiffre à relativiser car 53% n'ont pas vraiment changé leurs habitudes.

    A peine 37 % seulement des sondés considèrent aussi que «les entreprises et les organismes publics font un usage responsable et raisonnable des données».

    Pour la gestion de leurs données personnelles,même anonymisées, les sondés font clairement plus confiance aux organismes publics et aux professionnels de la santé qu'à la grande distribution et surtout... aux réseaux sociaux et autres acteurs du Web comme Facebook ou Google.

    Quant au risque de fichage, façon «Big Brother» cette fois-ci, la réponse est sans appel : 81% entrevoient un risque pour le consommateur dans un futur proche.

    «Pour vaincre la défiance, il faut que les entreprises engagent leur révolution Big Data de manière responsable et transparente» recommande Jeremy Harroch, le président de Quantmetry.

    Des points positifs pour ce nouvel outil

    . Tout n'est pas à jeter dans l'utilisation du «Big Data». 53% des sondés se déclarent favorables à une utilisation plus importante des données « pour améliorer l’offre, les services proposés dans le domaine de la santé ». Une fois de plus, ce sont les organismes publics, transports en commun inclus, qui pourraient être améliorés grâce à l'exploitation des données de la population.

    *Cette étude a été réalisée en ligne du 29 février au 2 mars 2016, auprès d'un échantillon représentatif de 1 487 personnes.