Ayrault bafouille pour justifier la Légion d'honneur au prince héritier saoudien

 

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a justifié cette distinction par la «tradition diplomatique».
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a justifié cette distinction par la «tradition diplomatique». (Capture France Inter)

    « C'est une tradition démo... euh diplomatique », a bafouillé le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault. La cause de cet embarras ?

    , vendredi à l’Élysée, au prince héritier et ministre de l'Intérieur d'Arabie saoudite Mohammed ben Nayef.

    Après la révélation de cette cérémonie par l'Agence de presse saoudienne, les condamnations se sont multipliées tout le week-end sur les réseaux sociaux, plus encore dimanche après que le régime saoudien a procédé à sa 70e décapitation depuis le début de l'année.

    « J'ai vu les réactions, on peut les comprendre », a d'abord réagi l'ancien Premier ministre sur France Inter. « J'ai rencontré mon homologue ministre des Affaires étrangères à deux reprises déjà, et de quoi nous discutons ? Nous discutons de la paix en Syrie. Et la paix en Syrie, l'Arabie saoudite a un rôle à jouer ».

    Et de mentionner la part prise par l'Arabie dans les négociations de paix en Syrie : « sa position, c'est d'encourager la reprise des négociations, que le cessez-le-feu soit totalement respecté, que l'aide humanitaire arrive et c'est les encouragements qu'elle donne à l'opposition ». Au point d'obtenir l'une des plus hautes décorations françaises ? « C'est une tradition démocra... euh diplomatique. Hein, c'est une tradition diplomatique. Et je pourrais vous en citer plein, de légions d'honneur qui ont été données ou de décorations qui ont été reçues par la France ».

    La France entretient des relations très suivies avec l'

    (EI) et avec qui Paris a conclu d'

    .

    « Le commerce, ça compte, mais les intérêts stratégiques de la France, ce n'est pas que le commerce (...), ce n'est pas toujours de vendre des armes », a insisté le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère (LR). L'Arabie saoudite « n'est pas une démocratie, il y a des exécutions capitales (...). La France devrait être plus ferme, comme les autres grandes démocraties occidentales, à exiger un comportement différent », a-t-il plaidé sur Sud Radio et Public Sénat.