Seine-Saint-Denis : les photographes de Louis-Lumière dévoilent les métiers cachés du 93

Seine-Saint-Denis : les photographes de Louis-Lumière dévoilent les métiers cachés du 93

    Des sculpteurs, des réparateurs de trains, des ébénistes, des bergers, des trieurs de déchets, des maraîchersâ?¦ : la Seine-Saint-Denis regorge de métiers aussi divers que méconnus. C'est pour mettre en valeur ces talents du territoire qu'une grande exposition photo, «Lumières sur le 93 », aura lieu en mai à la gare du Nord à Paris.«Nous voulions montrer aux milliers de gens qui passent par là une autre image du 93 que les barres d'immeuble », résume Clothilde Lassègue, chargée de mission au Comité départemental du tourisme (CDT 93), à l'initiative de l'expo avec l'Ecole nationale supérieure Louis-Lumière et le soutien de la SNCF.Nichée depuis 2012 au cÅ?ur de la Cité du cinéma à Saint-Denis, l'école Louis-Lumière a tissé des liens étroits avec le 93. «C'est important pour nous d'être ancrés ici. Cette expo, c'est un beau et ambitieux projet », explique Mehdi Aït-Kacimi, en charge du développement de cette école publique de 150 élèves qui forme l'élite des métiers du 7e Art dans trois spécialités : cinéma, photo et son.Ce sont donc 15 étudiants en 2eannée de section photo qui ont planché sur les métiers du 93, dans le cadre d'un module pédagogique. «Le partenaire, le CDT 93, a joué le rôle d'un client qui passe une commande, résume Mehdi Aït-Kacimi. On est très agréablement surpris par le résultat, on découvre un visage de la Seine-Saint-Denis que l'on ne connaît pas. »Les apprentis photographes avaient le choix entre plusieurs contacts, dans cinq domaines : l'industrie, le patrimoine, l'artisanat, l'agriculture urbaine et la SNCF. «On ne se doutait pas qu'il se passait tout cela sur le territoire. Il y a des curiosités », reconnaît Hugo.Habitante du 93, Lucille, originaire de Neuilly-Plaisance, connaissait déjà certains sujets, «qui font partie du paysage urbain, comme l'usine Paprec. Mais c'était l'occasion d'aller voir ce qu'il se passe à l'intérieur». Le résultat photographique de leurs trouvailles est à découvrir sur le site Internet de Seine-Saint-Denis Tourisme (vous pouvez d'ailleurs voter pour votre cliché préféré afin qu'il soit exposé), mais aussi dans notre journal, tous les jours jusqu'au 5 mars. Retrouvez aujourd'hui les photos de quatre étudiants.N°1 : l'usine Paprec au Blanc-Mesnil

    Le Blanc-Mesnil. L'usine Paprec est spécialiste du recyclage et de la valorisation des déchets. (Seine-Saint-Denis Tourisme/ENS Louis-Lumière/Arthur Crestani.) Arthur Crestani a travaillé sur «le matériau humain » au cÅ?ur de l'industrie. A travers ses photos de l'usine Paprec, mais aussi à la centrale à béton Holcim à Bondy, ce diplômé de Science-Po sensible aux sujets urbains et sociaux a voulu montrer que «le vacarme de la machine laisse peu de place aux êtres ». Chez Paprec, dans la zone industrielle du Blanc-Mesnil, la machine «avale, secoue, remue, soulève, abaisse et éjecte, le long des tapis, dans les conduits, jusque dans les bacs. C'est une machine immense, une chaîne de tri, un outil de plusieurs dizaines de mètres de long conçu pour séparer les matières », explique Arthur qui a utilisé les flashs pour compenser la pauvreté des néons. N°2 : les champs de salades de Saint-Denis

    Saint-Denis. Les champs de René Kersanté, dernier maraîcher de Saint-Denis. (Seine-Saint-Denis Tourisme/ENS Louis Lumière/Aurélien Vila.) Aurélien Vila a choisi de travailler sur l'agriculture urbaine. Passionné d'image documentaire et ayant grandi dans les champs, il a fait des clichés avec une confrérie de Rosny-sous-Bois qui a planté des pieds de vignes, ou avec l'association Aurore qui cultive des jardins bio à Sevran. A Saint-Denis, il a croisé la route de René Kersanté, dernier maraîcher de la ville, qui cultive ses salades au milieu des tours des cités. N°3 : la réparation des trains à Villetaneuse

    Villetaneuse. Employé du technicentre SNCF des Joncherolles. (Seine-Saint-Denis Tourisme/ENS Louis Lumière/Hugo Delcourt.) Le technicentre de Paris-Nord Joncherolles, à Villetaneuse accueille plus de 500 employés, qui travaillent sur les rames des lignes D et H notamment. Travaillant de jour comme de nuit, deux équipes se relaient quotidiennement. Hugo Delcourt a voulu «mettre en avant le travail minutieux des techniciens ». «Le rythme soutenu qu'impose le technicentre est ici en suspension, où le mécanicien se retrouve seul face au train », explique le jeune photographe. N°4 : les masques d'Alaric Chagnard à Pantin

    Pantin. Le sculpteur de masques Alaric Chagnard a son atelier à Pantin. (Seine-Saint-Denis Tourisme/ENS Louis-Lumière/Claire Simon.) Claire Simon a voulu mettre en valeur les créations du 93. Elle a donc réalisé des photos en studio avec des objets empruntés à des artistes, comme ce masque sculpté par Alaric Chagnard à Pantin. «L'idée était de créer une ambiance colorée et graphique qui attire l'Å?il du spectateur et qui mette en valeur les objets créés par les artisans. J'ai aussi voulu mettre en valeur la matière pour rendre compte de la qualité des matériaux utilisés », précise Claire.