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Erdoğan : "La femme est avant tout une mère"

Recep Tayyip Erdogan et sa femme
Le président turc lors d'un déplacement avec sa femme, le 3 mars 2016, à Conakry. Photo Cellou Binani / AFP

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdoğan a célébré mardi la Journée internationale des Droits des femmes avec une nouvelle sortie polémique.

"Je sais qu'il y en aura encore qui seront gênés, mais pour moi la femme est avant tout une mère", a lancé Recep Tayyip Erdoğan devant un parterre de femmes qui l'ont ovationné debout lors d'un discours à Ankara. Le président islamo-conservateur turc a ainsi tenu à célébrer à sa façon mardi la Journée internationale des droits des femmes en proclamant une nouvelle fois publiquement sa conviction sur le rôle éminemment maternel que doit tenir une femme.

L'homme fort de Turquie, qui dirige le pays depuis 2002, s'est insurgé contre le système capitaliste, qu'il a accusé d' " asservir" les femmes pour des raisons économiques, et a souligné la nécessité de " sauvegarder la famille". " Vous ne pouvez libérer les femmes en détruisant la notion de famille", a-t-il dit, ponctuant son discours de versets du Coran pour vanter les mérites de la maternité en citant l'un d'eux qui dit " le paradis se trouve sous les pieds de nos mères".

Contre le féminisme, l'égalité et l'avortement

Des propos qui n'ont rien de nouveau dans la bouche de M. Erdoğan, qui a également milité, avec son épouse et ses deux filles voilées, contre l'avortement décrit comme un " crime contre l'humanité". Le président turc s'illustre régulièrement par ses sorties polémiques sur les femmes. En 2013, il les avait encouragées à faire "au minimum trois enfants pour soutenir la Nation". En 2014, il avait assuré lors d'un sommet sur la justice et les femmes : "Notre religion (l'islam) a défini une place pour les femmes (dans la société) : la maternité". Ajoutant : " Certaines personnes peuvent le comprendre, d'autres non. Vous ne pouvez pas expliquer ça aux féministes parce qu'elles n'acceptent pas l'idée-même de la maternité ".

En décembre 2014, Recep Tayyip Erdoğan avait déclaré lors d'un mariage au sujet de la contraception qu' " on a commis dans ce pays une trahison avec le contrôle des naissances afin de tarir notre lignée. Le lignage est très important économiquement et spirituellement", incitant encore une fois les mariés à faire trois voire quatre enfants.

Les femmes ne doivent pas rire fort en public

Or, des dires on passe lentement aux actes. Le virage conservateur de la Turquie s'accentue depuis plusieurs années. En janvier, la direction des affaires religieuses de Turquie, la Diyanet, avait recommandé aux couples d'éviter de se tenir par la main et de flirter en public. En juillet 2014, le porte-parole du gouvernement, Bulent Arinç, avait créé la polémique en appelant les femmes à "ne pas rire fort en public".

L'opposition et les mouvements féministes turcs reprochent au régime islamo-conservateur d'entretenir les violences contre les femmes par ses préjugés religieux. Le nombre de cas de violences faites aux femmes est en forte augmentation en Turquie. Deux femmes y sont assassinées en moyenne chaque jour.

(Avec AFP)

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