Paris-Roissy CDG : la liaison ferroviaire express officiellement lancée

Paris-Roissy CDG : la liaison ferroviaire express officiellement lancée

    C'était prévu, c'est désormais officiel. Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a annoncé ce jeudi la relance du projet CDG Express de liaison ferroviaire rapide reliant Paris à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, qui verra le jour dans neuf ans, en 2023.

    «C'est une ambition absolument nécessaire pour l'image, pour la compétitivité de cet aéroport», a-t-il souligné, à l'occasion de la cérémonie des vÅ?ux d'Aéroports de Paris (ADP) à Roissy. «La mise en service de cette liaison ferroviaire directe est prévue pour 2023», a ajouté M. Cuvillier.

    CDG Express parcourra non stop 32 kilomètres en 20 minutes. Il reliera toute l'année la capitale --depuis la gare de l'Est-- à l'aéroport toutes les 15 minutes entre 5 heures du matin et minuit, a précisé Frédéric Cuvillier.

    Sur les 32 km de parcours, 8 km devront être construits. Ce train rapide constituera une alternative au RER B qui dessert une série de villes de Seine-Saint-Denis avant d'atteindre l'aéroport. Un RER régulièrement décrié par ses usagers dénonçant vétusté, défaillances techniques récurrentes et insécurité.

    24 euros l'aller simple

    Selon le scénario retenu par le gouvernement, les passagers devront débourser 24 euros pour un trajet simple (plein tarif) sur CDG Express contre un peu moins de 10 euros actuellement pour un aller en RER B.

    A titre de comparaison, à Stockholm (suède), un trajet simple avec l'Arlanda Express coûte 260 couronnes (environ 29 euros) en plein tarif. A Londres, le train rapide Heathrow Express entre Londres Paddington et Heathrow coûte 21 livres (25,5 euros) toujours pour un aller simple.

    Evoqué dès 1998, CDG Express avait été déclaré d'utilité publique dix ans plus tard avant d'être attribué en concession au groupe français de BTP Vinci. L'entrée en service était alors programmée pour 2014. Mais Vinci avait jeté l'éponge fin 2011 faute de financements. Il réclamait notamment une participation de l'Etat de 135 millions d'euros.

    Aucune subvention de l'Etat

    Cette fois, le gouvernement mise sur un partenariat entre entreprises du secteur public. Le schéma esquissé consiste à créer une filiale constituée de Réseau Ferré de France (RFF) et d'Aéroports de Paris (ADP), le gestionnaire de Roissy. Cette filiale gestionnaire d'infrastructure se voit confier la conception, la construction, le financement et la maintenance de CDG Express. Pour l'heure, les parties prenantes doivent toutefois s'assurer de la faisabilité juridique auprès de Bruxelles.

    Ce projet, évalué à 1,7 milliard d'euros, ne recevra aucune subvention de l'Etat, assure l'entourage du ministre. Il sera remboursé sur le prix des billets et une ressource externe telle qu'un prélèvement d'un euro sur chaque billet d'avion. Hypothèse immédiatement dénoncée par Air France qui a souligné que « les compagnies aériennes (...) dans un contexte de crise, sont soumises à une forte concurrence internationale».

    Le futur exploitant doit encore être choisi probablement à l'issue d'un appel d'offres.