Claude Bartolone décore son frère !

Le président de l'Assemblée épingle aujourd'hui son frère restaurateur de l'ordre national du Mérite. Une décision prise 13 jours après les attentats de Paris.

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Claude Bartolone et son frère Renato Bartolone possèdent un restaurant en Seine-Saint-Denis.
Claude Bartolone et son frère Renato Bartolone possèdent un restaurant en Seine-Saint-Denis. © VISUAL Press Agency

Temps de lecture : 2 min

Quoi qu'en disent les grincheux, nous pouvons être fiers de notre République et de ses élus. On en veut pour preuve une minuscule mais bien intéressante information, lue dans le Canard enchaîné et à laquelle le cabinet de Claude Bartolone, sollicité, s'est employé à ne pas réagir : jeudi 10 mars, le président de l'Assemblée nationale remettra à son frère restaurateur les insignes de chevalier de l'ordre du Mérite dans son palais de Lassay.

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restaurant Bartolone ©  DR
Le Marco Polo, le restaurant des frères Bartolone à Noisy-le-Grand. © DR

Claude Bartolone aime son frère, ce qui est touchant, et le fête comme il se doit pour ses 34 ans de bons et loyaux services dans son restaurant près du Sénat et dans un autre, en Seine-Saint-Denis, dont Claude est d'ailleurs copropriétaire.

Lire aussi notre article La petite cuisine des frères Bartolone

Treize jours tout juste après les attentats de Paris, le nom dudit frère avait été couché sur une liste de nominations, preuve que rien ne peut enrayer la mécanique célébrationniste de l'État (la même semaine, au diable l'état de choc national, François Hollande décorait solennellement à l'Élysée Jean-Pierre Elkabbach et un ponte du groupe Lagardère). Cette liste est soumise à la signature d'Emmanuel Macron, lequel ne connaît en rien l'heureux promu, mais c'est, paraît-il, banal. Et c'est donc ce début mars que le président de l'Assemblée nationale va épingler la breloque sur le revers du veston de son frère.

Pied de nez

C'est là qu'est la fable : non sur l'amour fraternel, mais sur l'admirable continuité de la République qui ne se laisse effaroucher par rien. Il y aurait de quoi, pourtant : nous vivons en état d'urgence, menacés, nous dit-on tous les jours, par des attentats, en plein débat sur la déchéance de nationalité dont plus personne ne parle mais considérée comme une mesure si importante qu'il faut l'inscrire dans la Constitution, en pleine crise entre syndicats-majorité-gouvernement à propos de la loi sur le travail. Bref, en plein marasme. Mais, impavide, le président de l'Assemblée nationale organise dans ses salons une réception pour son frère.

Il y a quelque chose de réconfortant et de tonique dans cette suprême désinvolture vis-à-vis des malheurs ambiants. Déjà, Claude Bartolone s'était heureusement remis de sa défaite à la présidence de la région Ile-de-France, excluant toute démission du perchoir. Ce qui s'appelle ne pas céder à l'adversité. Là, il fait mieux : il montre qu'au plus haut niveau de l'État on ne cède pas à la panique, on décore. On ne se laisse pas impressionner, on fait des cocktails dans les palais nationaux. On n'affiche pas seulement, comme un pied de nez aux terroristes et au tragique du monde, sa volonté du vivre ensemble, on festoie, on trinque, on petitfourise ensemble, en l'occurrence entre soi.

Chez ces gens-là, on ne craint aucun procès en indécence ou en faute de goût. On se moque du qu'en-dira-t-on. On assure la continuité de l'esprit républicain tel qu'il règne désormais au sommet de l'État.

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Commentaires (76)

  • BERJO

    Nous les citoyens FRANCAIS de Racines FRANCE METROPOLITAINE nous trouvons cela navrant pour nous FRANCAIS et pire pour notre REPUBLIQUE, mais quand on lit la biographie du PRESIDENT de l'ASSEMBLEE NATIONALE FRANCAISE, nous comprenons mieux la situation certes cela n'entre pas dans nos traditions FRANCAISES ni dans nos US et COUTUME mais en ENARCHIE tout est permis par nos MAITRES meme le pire et nous nous n'avons qu'à subir et payer, c'est la nouvelle FRANCE d'aujourd'hui à la sauce de la gauche et ce multinationaliste n'est pas unique surtout en ce moment alors que le TORCHON brule nos maitres décorent à tout va placent les copains, les copains des copains, ceux susceptibles de les aider et VOGUE LA GALERE les "brebis apeurées se sont nous les citoyens FRANCAIS sans recours et sans changement meme si les "ZOZOS actuels prennent une valise dans un an il n'y aura aucun retour en arrière point final.

  • Forban78

    Mérite d'être vu en son palais... Il s'y rengorge, pérore, donne sa leçon pseudo républicaine et pavoise tel un coq... Sans en avoir aucunement l'allure... Pathétique !

  • Domi42

    Sa fréquence cardiaque va augmenter, son souffle va devenir plus court, il va avoir des sueurs froides et des palpitations... Et va devoir encore se réfugier pendant quelques jours à nos frais à l'hopital à Neuilly (terreau de la race blanche qu'il deteste tant !) pour éviter d'avoir à répondre à toute question...