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Deux études précisent notre part de Néandertal

Selon des études, si sur le plan individuel, l'héritage de Néandertal ne dépasse pas 3 % de nos gènes, au total 20 % du génome de l'homme de Néandertal subsisterait éparpillé dans l'ADN des populations modernes.

Le Monde avec AFP

Publié le 30 janvier 2014 à 11h11, modifié le 30 janvier 2014 à 16h47

Temps de Lecture 2 min.

Aruna Shields et Simon Paul Sutton dans le film français de Jacques Malaterre,

 Pour paraphraser un « tube »  de Johnny Hallyday, on peut dire qu'« on a tous quelque chose en nous de Néandertal ». Oui, mais combien ? On estime que les humains actuels d'origine européenne ou asiatique ont hérité en moyenne de 1 à 3 % du génome de leur cousin, dont l'espèce s'est éteinte il y a environ 30 000 ans. Les Homo sapiens d'ascendance africaine n'ont, eux, que peu ou pas d'ADN de Néandertal parce qu'il n'y a pas eu de croisement entre ce dernier, qui vivait en Eurasie, et leurs ancêtres.

L'héritage peut sembler mince ramené à l'échelle individuelle mais, selon une étude publiée mercredi 29 janvier dans la revue américaine Science, si l'on met bout à bout tous les morceaux d'ADN néandertalien éparpillés dans les individus d'origine européenne ou asiatique, ce serait au total 20 % du génome de Néandertal qui subsisterait globalement dans les populations modernes. La revue britannique Nature a, le même jour, publié une autre étude sur l'héritage de Néandertal, menée par David Reich (Université Harvard, Etats-Unis). Avec ses collègues, il a analysé les variations génétiques de 846 personnes d'ascendance non-africaine, 176 personnes d'Afrique sub-saharienne et d'un Néandertalien vieux de 50 000 ans, dont la séquence du génome a été publiée en 2013.

Malgré des travaux séparés et des méthodes différentes, les deux équipes ont trouvé de grandes régions du génome moderne non-africain dépourvues d'ADN néandertalien, et d'autres où, à l'inverse, l'héritage de l'homme de Néandertal était plus riche que prévu. Selon ces chercheurs, cette répartition serait le résultat de la sélection naturelle : l'homme moderne aurait évincé de son patrimoine génétique les éléments de l'homme de Néandertal qui lui étaient « nuisibles ». En revanche, ce qui subsiste de Néandertal a dû apporter un avantage adaptatif.

Les deux études citent en particulier l'héritage dans les gènes qui influencent les caractéristiques de la peau. « C'est tentant de penser que les Néandertaliens étaient déjà adaptés à un environnement non-africain et ont transmis cet avantage génétique à l'homme », a indiqué David Reich. Son équipe a ainsi montré que l'hérédité de Néandertal est plus marquée dans les gènes liés à la kératine, une protéine fibreuse qui confère sa résistance à la peau, aux cheveux et aux ongles et permet une meilleure protection dans des environnements plus froids.

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Selon l'équipe de David Reich, des mutations génétiques connues pour être associées à des caractères spécifiques chez Homo sapiens pourraient aussi trouver une origine chez l'homme de Néandertal. Ce serait le cas pour des maladies à composante génétique, comme le diabète ou la maladie de Crohn. Les chercheurs ont en revanche identifié deux régions du génome, impliquées dans les testicules et le chromosome X, où l'homme de Néandertal n'a pas laissé son empreinte. Selon eux, cet apport génétique aurait représenté une menace pour la fertilité masculine et a donc dû être effacé par la sélection naturelle.

Lire aussi : L'homme de Néandertal se soignait-il vraiment par les plantes ?

Le Monde avec AFP

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