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Les Grandes Gueules

Pour Cohn-Bendit, Mélenchon "écrit son blog, prend le fric et se taille"

Daniel Cohn-Bendit fustige l’absentéisme ou le désintérêt de certains députés européens. Invité des Grandes gueules sur RMC, il s’en est pris ouvertement à deux personnalités : Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Selon lui, ils préfèrent faire l’école buissonnière que d’être assidus aux séances du Parlement européen.

Sur le premier, il sort directement le carton rouge. "Ce mec, il écrit son blog, il prend le fric et il se taille", lâche l’écologiste. "Il s'en fout de l'Europe, il est contre. Ça ne l'intéresse pas", poursuit-il. (Jean-Luc Mélenchon n'est pourtant pas le moins assidu au Parlement, si l'on en croit le site Votewatch, qui récapitule l'ensemble des activités parlementaires des députés européens, NDR). Avant de deviser sur l’avenir de l’ancien candidat à l’élection présidentielle : "Lui, il veut être président de la république. Mais il ne le sera jamais". La tonalité est la même pour évoquer la présidente du Front national. "Marine Le Pen, elle ne fout rien au parlement européen", gronde l’eurodéputé.

"S'il doit y avoir 150 députés FN, ça ne me plaît pas, mais c'est la vie"

Mais Daniel Cohn-Bendit n'est pas venu ce vendredi dans les Grandes Gueules pour dénoncer ses petits camarades du Parlement. Il est surtout venu présenter son livre au titre évocateur : Et si on arrêtait les conneries. Plaidoyer pour une révolution politique, écrit avec Hervé Algalarrondo (aux éditions Fayard). Cette révolution politique qu'il appelle de ses vœux, c'est la mise en place d'un véritable gouvernement de coalition.

Il s'explique : "En France, aujourd'hui, ce qui s'exprime c'est plus une majorité contre un candidat que pour un candidat. En 2012, ceux qui étaient pour Mélenchon ou Bayrou et qui ont voté pour Hollande, ce n'était pas pour son programme : ils ont voté contre Sarkozy. A partir de là, il faut une majorité de coalition qui relie une partie de la droite et une partie de la gauche".

Et quand on lui rétorque que la mise en place de la proportionnelle, que des gouvernements de coalition impliquent, risque de favoriser l'arrivée en masse de candidats du Front National aux responsabilités, Daniel Cohn-Bendit répond: "s'il doit y avoir 150 députés FN, ça ne me plaît pas, mais c'est la vie".

"Xavier Bertrand aurait fait un très bon président de coalition"

L'ancien candidat à la présidentielle ne croit pas d'ailleurs à une victoire de Marine le Pen à l'élection suprême. "On a vu quand même aux régionales qu'il y a un plafond de verre qui a fonctionné". Les dernières élections dont se sert justement Daniel Cohn-Bendit pour faire la promotion de la coalition à partir d'un nouveau scénario : "Marine le Pen fait 40% au premier tour. Si les Républicains et les socialistes font une coalition, les socialistes n'ont pas besoin de se suicider, et on a un gouvernement régional qui fonctionne très bien, où ils trouveront des compromis sur Calais et (les autres dossiers de la région). Regardez Xavier Bertrand (président Les Républicains de la région Nord-Pas-de-Calais – Picardie, élu après le désistement des candidats socialistes pour faire barrage à Marine Le Pen, NDR), il a été transformé et il aurait fait un très bon président de gouvernement de coalition régional LR – PS".

Philippe Gril avec les GG