Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

En Allemagne, l’extrême droite inflige une défaite sans précédent à Angela Merkel

Les Allemands ont réservé un véritable triomphe au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne lors de ces trois élections régionales, selon les premiers sondages.

Par  (Berlin, correspondant)

Publié le 13 mars 2016 à 22h05, modifié le 14 mars 2016 à 17h03

Temps de Lecture 2 min.

Appelés à voter dimanche 13 mars dans trois Etats-régions : le Bade-Wurtemberg, la Rhénanie-Palatinat et, à l’est, la Saxe-Anhalt, 13 millions d’Allemands ont réservé un véritable triomphe au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) et infligé une défaite sans précédent à la fois à l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et au parti social-démocrate (SPD). Un résultat d’autant plus clair que, dans les trois Etats-régions, la participation a été nettement plus élevée que lors du scrutin précédent.

Selon des résultats encore provisoires, l’AfD obtiendrait plus de 10 % des voix en Rhénanie-Palatinat, 14,5 % des voix dans le riche Bade-Wurtemberg et même 24 % des voix en Saxe-Anhalt où elle est clairement le deuxième parti, derrière la CDU. Incontestablement, les électeurs de l’AfD ont voulu sanctionner la politique d’Angela Merkel, mais selon les sondages sortis des urnes ils ont également voulu signifier leur opposition aux injustices sociales.

Des coalitions difficiles à former

La CDU a perdu les deux paris qu’elle pensait gagner haut la main il y a encore un mois. En Rhénanie-Palatinat, sa candidate, Julia Klöckner (32 % de voix) n’est pas parvenue à détrôner sa rivale sociale-démocrate Malu Dreyer (36 %). Et dans le Bade-Wurtemberg qui a longtemps été un de ses fiefs, son candidat, Guido Wolf, n’obtient qu’environ 27 % des voix, derrière le ministre-président sortant, l’écologiste Winfried Kretschmann qui bondit à 32 %. En Saxe-Anhalt, la CDU reste en tête mais elle recule néanmoins et ne peut se réjouir d’avoir vu nombre de ses électeurs grossir les rangs de l’AfD.

Si le SPD peut se féliciter de la victoire de sa candidate en Rhénanie-Palatinat, sa chute spectaculaire dans les deux autres Länder, où il perd plus de 10 points et est relégué à la quatrième place, pourrait provoquer dans ce parti une véritable crise.

L’AfD refusant de participer à quelque coalition que ce soit et les autres partis refusant également de discuter avec ce parti, la formation des coalitions pourrait être difficile. Dans deux des trois Etats-régions, le Bade-Wurtemberg et la Saxe-Anhalt, deux Länder que pourtant tout oppose sur le plan sociologique, les deux grands partis allemands, la CDU et le SPD n’obtiennent même pas assez de voix, ensemble, pour former une majorité.

Le CDU a « besoin de temps »

Au niveau national, le succès de l’AfD pourrait avoir l’effet inverse. Si, dans dix-huit mois, l’AfD entre au Bundestag avec 10 % des voix ou plus, il pourrait n’y avoir qu’une seule coalition possible : celle formée par l’union CDU/CSU et le SPD. Comme aujourd’hui. Paradoxalement, l’émergence au niveau national du parti qui s’appelle Alternative pour l’Allemagne aurait pour conséquence qu’il n’y aurait plus d’alternative à ce que les Allemands appellent « une grande coalition » entre les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates.

Angela Merkel ne devait pas s’exprimer avant lundi midi. Mais ses lieutenants laissent entendre qu’elle n’entend pas changer de politique et disent miser sur le sommet Union européenne/Turquie qui se tient les 17 et 18 mars. Nous avons « besoin de temps » a toutefois reconnu Peter Tauber, secrétaire général de la CDU, dimanche soir. Une façon de dire que le problème est loin d’être réglé.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.