Publicité

Et si Alzheimer venait d’un virus ?

L’herpès est dans le viseur des chercheurs qui étudient la piste des virus et des bactéries pour comprendre le développement de la maladie d’Alzheimer.

021760957547_web.jpg
Des chercheurs font un lien entre la présence de virus et de bactéries dans le cerveaux des personnes âgées, et la maladie d’Alzheimer.

Par Marion Degeorges

Publié le 13 mars 2016 à 10:03

Malgré plusieurs centaines d’essais cliniques, Alzheimer reste invincible. C’est notamment ce constat qui a poussé un groupe de 31 chercheurs du monde entier à signer une tribune dans le « Journal of Alzheimer’s Disease » pour appeler à investiguer de toute urgence une piste qu’ils estiment jusqu’ici « négligée ».

Leur regard accusateur se dirige droit vers un lien probable entre Alzheimer et les virus et les bactéries. Un virus en particulier retient leur attention : celui de l’herpès. Selon eux, ce virus, ainsi que les bactéries chlamydia et spirochètes, sont les principaux coupables dans le développement de la maladie dégénérative.

« Nous disons que, de toute évidence, il existe un élément microbien en sommeil dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Nous ne pouvons plus ignorer toutes les preuves », revendique le professeur Douglas Kell de la School of Chemistry de l’Université de Manchester, auprès du « Telegraph ».

L’origine de la formation des plaques

Publicité

Pour l’heure, dans la lutte contre Alzheimer, la plupart des chercheurs se concentrent sur les pathologies amyloïdes. Soit, quand un type de protéine s’agglomère dans le cerveau et forme des plaques, ce qui empêche les neurones de communiquer normalement et provoque la perte de mémoire et les problèmes cognitifs.

Mais dans leur édito, les 31 chercheurs affirment que ce serait en fait une infection virale ou bactérienne qui provoquerait la formation de ces plaques en premier lieu. De fait, cibler précisément ces infections avec un traitement antimicrobien « pourrait ralentir, voire stopper la progression d’Alzheimer », écrivent-ils.

« Nous faisons référence à plusieurs études, principalement conduites sur des hommes, qui impliquent des microbes spécifiques au cerveau âgé, et plus particulièrement l’Herpès simplex type 1, la Chlamydia pneumoniae, et plusieurs types de spirochètes », précisent-ils dans leur édito.

L’herpès touche deux personnes sur trois

Le virus de l’herpès est connu pour endommager le système nerveux central, et le système limbique (qui joue un rôle important dans la gestion des émotions et la formation de la mémoire), rappelle le « Telegraph ». Au cours de leur vie, environ 2/3 des hommes et des femmes attrapent le virus de l’herpès. Mais beaucoup ne s’en rendent pas compte.

Selon ces 31 spécialistes, même si des bactéries ou des virus sont « en sommeil » dans le cerveau, ils peuvent très bien « se réveiller » après un stress, ou si le système immunitaire est affaibli.

Il est prouvé que les virus, les bactéries et même les champignons sont courants dans le cerveau des personnes âgées, « mais il apparaît aussi qu’il y en a davantage chez les personnes qui sont mortes de la maladie d’Alzheimer », affirme de son côté le Docteur James Pickett, directeur des recherches à l’Alzheimer’s Society.

Qui dit virus dit transmission

Pas de panique, veut cependant rassurer le Docteur Pickett. « Alors même que ces recherches sont intéressantes et méritent d’être approfondies, pour l’heure, les preuves qui permettraient d’affirmer que la majorité des cas d’Alzheimer sont dus à un microbe sont insuffisantes. Nous voulons rassurer les gens sur le fait qu’il n’existe pas de preuve qu’Alzheimer est contagieux, ou peut se transmettre d’une personne à l’autre comme un virus », affirme-t-il.

« Nous proposons que davantage de recherches sur le rôle des agents infectieux dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer soient conduites, y compris des études prospectives de traitements antimicrobiens », demandent d’ailleurs les 31 chercheurs dans leur tribune.

Selon eux, les potentiels résultats pourraient également avoir des conséquences sur le traitement de la maladie de Parkinson, ainsi que d’autres maladies neurologiques, rapporte le « Telegraph ».

Publicité

En France aujourd’hui, environ 900.000 personnes sont atteintes d’Alzheimer . Et si rien ne change, en 2020, la maladie touchera un français sur quatre de plus de 65 ans, soit 1,3 million de personnes.

Marion Degeorges

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité