Sondage : à Paris, la gauche en tête dans le fief des Tiberi

Exclusif. Selon un sondage BVA pour notre journal, la liste soutenue par la socialiste Anne Hidalgo dans le Ve arrondissement de Paris, fief de l'ancien maire de la capitale Jean Tiberi, l’emporterait au second tour dans tous les cas de figure.

Le Panthéon à Paris, juste en face de la mairie du Ve.
Le Panthéon à Paris, juste en face de la mairie du Ve. LP

    C’est un moment décisif dans la campagne des municipales à Paris. Le Ve arrondissement, fief historique des Tiberi, est en passe de basculer à gauche. Et cela dans tous les cas de figure. Selon notre sondage BVA exclusif, la liste socialiste conduite par l’universitaire Marie-Christine Lemardeley (soutenue par Anne Hidalgo) arriverait nettement en tête au premier tour avec 36 % des suffrages.

    Elle devancerait la liste UMP de Florence Berthout (soutenue par Nathalie Kosciusko-Morizet), pointée à 28 %, et celle emmenée par Dominique Tiberi, le fils du maire sortant, crédité de 19 %. Les écologistes et les partisans de Jean-Luc Mélenchon réaliseraient chacun 6 % et le FN 5 %.

    Au second tour, la gauche l’emporterait en cas de triangulaire si les deux listes de droite se maintenaient, comme elles en ont la possibilité puisqu’elles dépasseraient chacune le seuil des 10 % au premier tour. La liste Lemardeley l’emporterait alors avec 49 % des voix contre 31 % pour l’UMP et 20 % pour Tiberi.

    Autre hypothèse : un duel entre la gauche et la seule liste UMP si Dominique Tiberi et ses amis décidaient finalement de ne pas se maintenir au second tour. Ce qui reviendrait à soutenir (au moins implicitement) Florence Berthout. Cette fois aussi, la liste Lemardeley-Hidalgo décrocherait la victoire par 52 % des voix contre 48 %. A noter que 76 % des électeurs de Tiberi du premier tour se reporteraient au second sur la liste UMP, 10 % choisissant la gauche tandis que 14 % s’abstiendraient.

    La dernière hypothèse, enfin, est assez improbable : un face-à-face Lemardeley-Tiberi. Dans ce cas, l’écart se creuserait avec 57 % pour la candidate PS et 43 % pour le divers droite. Explication : seulement 57 % des électeurs de Berthout se reporteraient sur Tiberi.

    Quels que soient les scénarios, la gauche semble donc bien partie pour remporter enfin ce Ve « maudit » où elle a coutume d’être majoritaire lors des élections nationales (56,22 % pour François Hollande en 2012) et perdante localement.

    Ce serait alors un événement historique à forte portée symbolique. Et une contribution notable à la victoire à Paris d’Anne Hidalgo qui ne veut pas crier victoire trop vite. «Je suis heureuse que les sondages montrent qu'il y a une dynamique. Notre candidate Marie-Christine Lemardeley fait une très belle campagne. Mais l'élection se fait le 23 mars et le 30 mars», relativise-t-elle sur BFMTV ce samedi midi.

    Prudence. Pour les municipales de 2008, Jean Tiberi avait été donné perdant dans les ultimes sondages mais avait « ressuscité » dans les urnes. « Le jour même du vote, les sondages réalisés pour les chaînes de télé me donnaient gagnante en fin de matinée avant de s’inverser dans la journée sans que les sondeurs ne parviennent à comprendre pourquoi », rumine encore Lyne Cohen-Solal, à l’époque tête de liste du PS.

    « Le Ve, c’est un esprit particulier. A chaque scrutin local on inverse les sondages malgré le Tiberi bashing », s’enorgueillit le fils du maire sortant. Cette fois-ci, l’alerte semble tout de même beaucoup plus sérieuse…

    Le détail de ce sondage et toutes nos informations dans l'édition du Parisien du samedi 1er février