
Les deux adolescents toulousains de 15 et 16 ans candidats au djihad en Syrie ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », a-t-on appris de source judiciaire vendredi 31 janvier. Ils avaient été placés en garde à vue mercredi, pour s'expliquer sur leur périple. Les deux lycéens étaient rentrés de Turquie dimanche et lundi.
Les deux amis, élèves de seconde générale dans un lycée de Toulouse, avaient mis les voiles le 6 janvier avec l'intention de rejoindre les jeunes Français qui se battent au côté des djihadistes contre le régime de Damas. Leur équipée a suscité un émoi national, le président François Hollande affirmant la nécessité de « protéger nos jeunes de France ».
« LAVAGE DE CERVEAU »
Selon son père, Y., élevé au sein d'une famille musulmane dans le respect des autres et présenté comme un lycéen sans histoires et même plutôt bon élève, a subi un véritable « enlèvement » et un « lavage de cerveau » en quelques semaines sur Internet. Ni la famille ni l'école n'ont rien vu venir. Quant à A., il est décrit comme un lycéen au parcours tortueux, connu de la police toulousaine.
Y. se serait servi de la carte bancaire de ses parents pour acheter un billet d'avion pour lui-même et A. de la compagnie Turkish Airlines. Le jour de leur départ, deux appels anonymes auraient excusé les adolescents auprès de leur école.
Ces départs, révélés seulement une dizaine de jours plus tard, ont mis en lumière le nombre grandissant de candidats européens au djihad, français mais aussi belges ou britanniques. Le gouvernement a avancé le nombre de 700 Français qui se trouveraient actuellement dans les rangs djihadistes en Syrie. Un chiffre qui a toutefois surpris les experts de la justice antiterroriste et des services de renseignement, car les éléments actuellement retenus par les autorités font état d'environ 200 Français qui auraient rejoint les combattants de groupes islamistes radicaux.
En revanche, le flux d'individus entre la France et la Syrie – chiffre qui prend en compte les personnes qui ont manifesté l'intention de se rendre dans cette région, qui y sont ou qui en sont revenus – atteint « 450 à 500 personnes », selon un haut fonctionnaire de la direction centrale du renseignement intérieur interrogé par Le Monde. Ce dernier chiffre est en légère augmentation par rapport au mois de septembre 2013.
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