Publicité

Ces quadragénaires qui cohabitent avec leurs parents

Une étude de l'Ined montre que 4,4 % des hommes âgés de 40 ans vivent toujours au domicile parental.

Ils sont quadragénaires et vivent chez leurs parents. Le phénomène est bien connu chez les jeunes adultes, mais il l'est beaucoup moins pour les adultes censés s'être déjà émancipé. Il touche pourtant 4,4 % des hommes âgés de 40 ans. Ces derniers sont ainsi plus exposés que les femmes du même âge. Elles ne sont que 2,4 % dans la même situation. La courbe, qui s'élève à 12 % des hommes de 30 ans, descend ensuite à 2,5 % chez ceux âgés de 50 ans. Ces données, dévoilées vendredi par Le Monde , sont extraites d'une enquête actuellement menée par l'Institut national des études démographiques (Ined) et l'Insee. À ce jour, il n'existait aucune donnée sur la cohabitation intergénérationnelle en France.

«Ces travaux portaient initialement sur la génération du baby-boom, raconte Catherine Bonvalet, directrice de recherche à l'Ined. À cette occasion, nous nous sommes aperçus qu'une part non négligeable de ces parents hébergeait toujours leurs enfants chez eux.» Les données disponibles sur ce phénomène sont néanmoins parcellaires. «Il nous est impossible de savoir combien d'enfants ont fait l'aller-retour au domicile parental et combien ne l'ont en fait jamais quitté», souligne Loïc Trabut également chercheur à l'Ined. Seule une étude menée sur le long terme permettrait ainsi de l'établir statistiquement. «Le chiffre est tout de même important, analyse-t-il. Il laisse supposer qu'une part non négligeable d'entre eux est revenue au domicile parental.» Sans données longitudinales, impossible de savoir dans quelle mesure la crise économique a amplifié ces situations.

«La crise fait apparaître des formes de solidarités nouvelles qui se construisent souvent sur la famille, commente le sociologue Serge Guérin, auteur de La Solidarité ça existe... et en plus ça rapporte. Des personnes d'une quarantaine voire même d'une soixantaine d'années se retrouvent plus facilement exposées à la précarité principalement du fait d'une séparation ou de problème de santé, d'une période de chômage… Ils retournent alors chez leurs parents moins par choix que par contrainte.» Ces formes de solidarités fonctionnent d'ailleurs dans les deux sens, observe Serge Guérin. Cette fois, ce sont les enfants qui viennent en aide à leurs parents dépendants. Les chercheurs de l'Ined confirment ce dernier phénomène. La cohabitation intergénérationnelle augmente fortement quand le ou les parents passent la barre des 90 ans.

Sujet

Ces quadragénaires qui cohabitent avec leurs parents

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
1 commentaire
  • Vala Vala

    le

    en france, il faut que les vieillards soient seuls/ Seuls, isolés, sans relations, sans rien. La famille ne compte plus. La solidarité n'a plus de sens. Ce sont des valeurs du passé. Les nouvelles valeurs : hédonisme, égoïsme. Le progrès le veut ainsi.

À lire aussi