Une reconstitution de l'attaque du Bataclan a lieu jeudi, des victimes sont outrées

C'était il y a quatre mois à peine. Le 13 novembre 2015, plusieurs commandos terroristes ont perpétré des attentats, faisant 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis. Au Bataclan, 90 personnes ont été tuées . Jeudi matin, une reconstitution de cette tragique soirée est organisée dans la salle de spectacle du XIe arrondissement.

Cette reconstitution qui devrait durer toute la matinée s'inscrit dans le cadre des travaux de la commission d'enquête parlementaire, précisent France Info et France Bleu Saint-Etienne Loire . Il ne s'agit pas d'une reconstitution classique avec des figurants dans le rôle des victimes, ni d'armes factices. Elle se déroulera à huis clos. Les parlementaires ne pourront pas de prendre des photos à l’intérieur de la salle.

"Un manque de respect à l’égard des victimes"

"La commission présidée par l'ancien juge Georges Fenech veut retracer l'intervention cette nuit-là des forces de l'ordre d'une part et celles des secours d'autre part. Tout sera passé au crible : le timing des évènements, l'organisation des unités de police envoyées sur place, les conditions de l'assaut final contre le commando terroriste ou encore les méthodes utilisées par les services de secours pour évacuer les blessés et les survivants", détaille France info. Les parlementaires pourront interroger les forces de l'ordre et les équipes de secours qui sont intervenus au Bataclan.

L'organisation de l'évènement a choqué des victimes de l'attaque terroriste. "C’est honteux", tonne Me Jean Reinhart auprès du Parisien . "Cette simili reconstitution met en danger le travail des juges d’instruction. C’est à la justice et à elle seule de prendre ce genre d’initiative", explique l'avocat qui défend les intérêts de douze familles touchées. Outre "un manque de respect à l’égard des victimes", "il s’agit d’un évènement à la fois incompréhensible, inapproprié et indigne", insiste-t-il encore.

Guillaume Larrivé, vice-président de cette commission, estime lui que "les Français ont droit à ce que toute la transparence soit faite (... ) sur la façon dont les opérations ont été conduites le soir du 13 novembre." Avec cette reconstitution, explique-t-il à France Info , il s'agit de "tirer les leçons" et "mieux organiser, au plan opérationnel, juridique et budgétaire, les moyens de la lutte antiterroriste".

Source: leJDD.fr