#EuropeanBlackdays: tous en noir contre "le troc nauséabond" avec la Turquie
L'Europe a rendez-vous avec la Turquie à Bruxelles. Ça ne plaît pas à tout le monde: 500 personnes ont convergé à Schuman tout de noir vêtues. Objectif: faire pression sur l'Europe pour qu'elle abandonne son accord de renvoi des migrants vers la Turquie.
- Publié le 17-03-2016 à 09h42
À l'approche du sommet européen de jeudi et vendredi avec la Turquie, plus de 500 personnes se sont rassemblées, mercredi soir, entre 18h00 et 19h30, sur le rond-point Schuman à Bruxelles, pour demander à l'Union européenne de renoncer à l'accord de principe du sommet du 7 mars concernant le renvoi vers la Turquie des nouveaux migrants qui traversent la mer Égée.
Cette mobilisation intitulée "European Black Days" est soutenue par une trentaine d'associations, parmi lesquelles Amnesty International Belgique, la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) et Médecins du monde Belgique.
Pour la veillée, les manifestants, habillés de noir, ont délaissé les banderoles pour de simples bougies. Jeudi et vendredi, les citoyens sont invités à afficher sur les réseaux sociaux la bannière #EuropeanBlackdays et à mener des actions visibles publiquement en arborant la couleur noire.
"Une infraction flagrante aux valeurs européennes"
Le projet de renvoi des migrants en Turquie est perçu par les manifestants comme une "politique nauséabonde" et la fin du symbole idéologique de l'Europe solidaire. "On refuse ce troc qui est une infraction flagrante aux valeurs européennes des droits de l'Homme et on refuse ce partenaire qu'est la Turquie, pour sa considération de la liberté de la presse, ses politiques contre les Kurdes, etc.", a soutenu Stéphane Vanden Eede, membre de la coordination citoyenne du mouvement.
"On souhaiterait au contraire que les passages soient sécurisés, c'est-à-dire que de réels couloirs humanitaires soient créés, pour court-circuiter le trafic des passeurs. La fermeture parallèle de la route des Balkans va encore augmenter les risques pris par les réfugiés qui devront prendre d'autres voies. On ferme l'Europe forteresse et on met en place une espèce de plateforme d'échange. Les réfugiés qui arrivent dans l'espace européen seront renvoyés vers la Turquie, qui va quelque part organiser la régularisation en Europe en proposant un "un contre un" dont les modalités ne sont pas encore claires. C'est en tout cas contraire aux règlementations qui autorisent un réfugié à introduire directement une demande de régularisation en Europe."
