Égypte : le mystère du tombeau de Toutankhamon relancé

Un radar a repéré deux espaces vides derrière les épais murs qui pourraient bien renfermer la sépulture de la légendaire Néfertiti ou d'une autre souveraine.

Source AFP

Photo du sarcophage de l'enfant-roi Toutankhamon situé dans la vallée des Rois près de Louxor, dans le sud de l'Égypte.
Photo du sarcophage de l'enfant-roi Toutankhamon situé dans la vallée des Rois près de Louxor, dans le sud de l'Égypte. © KHALED DESOUKI

Temps de lecture : 3 min

Le tombeau du pharaon Toutankhamon n'a pas encore dévoilé tous ses secrets. L'Égypte a ainsi révélé jeudi qu'un radar a repéré deux espaces vides derrière les murs épais de la tombe de l'enfant-roi Toutankhamon, située dans la vallée des Rois près de Louxor, dans le sud de l'Égypte. Reste à savoir maintenant ce que renferment ces deux chambres secrètes.

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Si l'égyptologue britannique Nicholas Reeves est convaincu qu'on y trouvera la momie et le trésor de la mystérieuse Néfertiti, reine à la beauté légendaire qui exerça un rôle politique et religieux fondamental il y a plus 3 300 ans au côté de son époux le pharaon Akhenaton, le ministre des Antiquités Mamdouh al-Damati s'attend plutôt à y découvrir la chambre funéraire d'une autre épouse d'Akhenaton, père de Toutankhamon, voire d'une de ses filles.

« Sûrs à plus de 90 % »

« Nous avons deux chambres derrière le mur ouest et le mur nord de la chambre funéraire de Toutankhamon », a annoncé jeudi Mamdouh al-Damati au Caire, dévoilant les résultats d'une étude au radar menée par l'expert japonais Hirokatsu Watanabe. « Nous en sommes sûrs à plus de 90 % », a souligné le ministre, précisant que fin mars, des analyses supplémentaires seront effectuées avec « un radar plus sophistiqué, pour mesurer l'épaisseur des murs et les dimensions de ces chambres ». Les résultats seront annoncés le 1er avril.

Pour Nicholas Reeves, l'égyptologue à l'origine de ce projet de recherches, l'une de ces deux chambres est l'hypogée (tombe souterraine en archéologie) de Néfertiti. La seconde pourrait être une salle de stockage inexplorée, qui « daterait apparemment » de l'ère Toutankhamon.

Si Néfertiti était bien l'épouse d'Akhenaton – qui convertit temporairement l'Égypte antique au monothéisme en imposant le culte exclusif du Dieu du Soleil, Aton –, elle n'était pas la mère de Toutankhamon, dont l'identité suscite bien des interrogations.

Matériaux « métalliques et organiques »

Pourquoi cette reine influente aurait-elle été enterrée dans une chambre attenante au tombeau de Toutankhamon ? Le mystère aurait son origine dans le décès inattendu de l'enfant-roi à 19 ans, en 1324 avant Jésus-Christ, après seulement 9 ans de règne, estime Nicholas Reeves. Faute de tombeau disponible pour accueillir Toutankhamon, les prêtres auraient ainsi décidé de rouvrir la tombe de Néfertiti, dix ans après sa mort, pour inhumer le pharaon dans l'hypogée qui au départ n'était pas prévu pour lui, selon l'égyptologue.

Jeudi, Mamdouh al-Damati a expliqué que le radar a décelé aussi la présence de ce qui pourrait être des « matériaux métalliques et organiques » dans les deux chambres cachées, soulignant toutefois qu'il n'était pas possible pour le moment de savoir si cela suggère la présence d'une momie. Pour le ministre égyptien, il est plus probable que la chambre secrète renferme la sépulture de Kiya – une autre épouse d'Akhenaton –, la fille du pharaon ou encore un membre de la famille royale.

Attirer les touristes

Contrairement aux tombeaux d'autres pharaons qui ont quasiment tous été pillés, celui de Toutankhamon, découvert en novembre 1922 par l'archéologue britannique Howard Carter, recelait plus de 5 000 objets intacts, vieux de 3 300 ans, dont bon nombre en or massif, l'un des plus fabuleux trésors antiques jamais découverts au monde.

La découverte d'une tombe inviolée serait donc une aubaine pour l'Égypte qui tente de relancer le tourisme, un secteur-clé de l'économie, sinistré depuis 2011 par l'instabilité politique et les attentats djihadistes. Le coup de grâce a été porté fin octobre, avec l'attentat contre un avion-charter russe dans le Sinaï, un drame qui a coûté la vie à ses 224 occupants. La branche égyptienne du groupe djihadiste État islamique (EI) a revendiqué cette attaque, indiquant avoir placé une bombe dans l'appareil avant son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh.

Parmi les efforts engagés pour attirer les touristes qui ont déserté le pays des pharaons, les autorités ont aussi lancé fin octobre un ambitieux projet baptisé « Scan Pyramids », qui vise à découvrir des chambres secrètes au coeur des pyramides de Guizeh et d'éclaircir enfin le mystère entourant leur construction.

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