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La justice brésilienne bloque la nomination de Lula au gouvernement

L'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, peu avant son investiture comme secrétaire général du gouvernement de la présidente, Dilma Rousseff

L'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, peu avant son investiture comme secrétaire général du gouvernement de la présidente, Dilma Rousseff

Photo : AP/Eraldo Peres

Radio-Canada

Un juge de la Cour suprême fédérale du Brésil s'est prononcé vendredi contre la nomination de Luiz Inacio Lula da Silva au gouvernement afin de permettre la poursuite d'une enquête pour corruption éclaboussant l'ancien président.

Le juge Gilmar Mendes a déclaré que la décision de sa successeure, Dilma Rousseff, d'appeler Lula auprès d'elle mercredi en tant que chef du cabinet civil semblait destinée à protéger l'ancien président de l'inculpation pour blanchiment d'argent prononcée à son encontre la semaine dernière.

C'est également l'avis de l'opposition, qui manifeste depuis mercredi à travers le pays et réclame la démission de Dilma Rousseff, menacée par une procédure de destitution au Congrès.

Avec une entrée au gouvernement, Lula ne peut plus être poursuivi que par la Cour suprême, ce qui le place hors d'atteinte du juge fédéral Sergio Moro, chargé de la vaste
affaire de corruption tournant autour de la compagnie pétrolière publique Petrobras, qui éclabousse une grande partie de la classe politique brésilienne.

« Il serait plausible de conclure que la nomination et la prestation de serment qui a suivi pourraient constituer une fraude envers la Constitution », déclare Gilmar Mendes dans son jugement.

Sa décision de suspendre Lula de sa nouvelle fonction ministérielle peut être contestée devant la Cour suprême en séance plénière.

Lors d'un rassemblement sur l'avenue Paulista dans le centre de Sao Paulo, des dizaines de milliers de sympathisants du Parti des travailleurs (PT), la formation de Dilma Rousseff et de Lula, ont acclamé l'ancien président lorsqu'il a affirmé que son retour au gouvernement illustrait la détermination du pouvoir à sortir le pays de la récession et à le faire renouer avec la croissance économique et la création d'emplois.

« Il nous reste beaucoup de temps avant 2018 pour inverser le destin de ce pays », a dit Lula en allusion à la prochaine élection présidentielle, à laquelle il laisse entendre qu'il pourrait être candidat après avoir déjà été président de 2002 à 2010. « Il n'y aura pas de coup d'État », a-t-il cependant cru bon de préciser.

L'institut Datafolha a estimé la participation à ce rassemblement à 95 000 personnes. Des dizaines de milliers d'autres partisans du pouvoir ont manifesté à Rio de Janeiro tandis que la police a fait état de plus de 5000 personnes réunies devant le Congrès à Brasilia, la capitale.

Quelques heures auparavant, la police antiémeute avait fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène pour chasser des manifestants antigouvernementaux qui occupaient l'avenue Paulista à Sao Paulo depuis mercredi soir.

Processus accéléré en vue d'une destitution

À la Chambre des députés, la chambre basse du Congrès, les partis d'opposition ont accéléré le calendrier susceptible d'aboutir à une destitution de Dilma Rousseff. Alors que les parlementaires quittent généralement Brasilia dès le vendredi, ils se sont cette fois réunis en séance, déclenchant ainsi le compte à rebours des 10 séances auxquelles la présidente a droit pour exposer sa défense.

La commission de 65 parlementaires chargée d'examiner s'il y a lieu de lancer une procédure de destitution ne s'est en revanche pas réunie.

Dilma Rousseff est accusée de violation des règles budgétaires pour favoriser sa réélection en 2014. Elle rejette cette accusation tout comme Lula dément toute malversation.

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