Emmanuel Macron chahuté lors de sa visite de la centrale nucléaire de Civaux (capture d'écran Dailymotion).

Emmanuel Macron chahuté lors de sa visite de la centrale nucléaire de Civaux (capture d'écran Dailymotion).

Dailymotion/BUZZ

"Des ministres ouvriers", "Macron démission", "vous cassez tout"... Emmanuel Macron a été accueilli jeudi par des cris de protestation et de colère d'une centaine de salariés à son arrivée à la centrale nucléaire de Civaux, dans la Vienne. Un accueil houleux qui intervient après l'appel du ministre de l'Economie à EDF à faire "des efforts collectifs" le 8 mars à l'Assemblée nationale.

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Revenant sur les difficultés de l'entreprise, Emmanuel Macron a expliqué à l'Assemblée que "très longtemps, le compromis social sur EDF a été fait aux dépens de tout le monde, dans l'intérêt des seuls salariés" du groupe. Et ce, avant d'appeler à faire "des efforts collectifs".

Un discours vivement dénoncé par Sébastien Menesplier, secrétaire général adjoint de la Fédération CGT mines-énergie, devant les grilles de la centrale jeudi. "Quel mépris pour les femmes et les hommes d'EDF!" a indiqué le représentant syndical. Ces propos sont "inadmissibles" et le ministre "doit comprendre notre opposition, notre colère" face à la stratégie de l'Etat concernant EDF, a-t-il ajouté.

"Vous ne respectez rien du service public"

De leur côté, les salariés de Civaux ont pris à partie le ministre de l'Economie, qui est brièvement sorti de sa voiture pour leur parler avant d'entrer dans la centrale. "Vous ne respectez rien du service public ni des travailleurs qui sont dedans. Nous parlez pas de respect, arrêtez, c'est vous qui recherchez ce conflit. Il n'y a aucun dialogue social avec vous!" s'est emporté une employée. D'autres ont lancé: "Vous êtes en train de tout casser, vous cassez tout", tandis que le ministre demandait à ses interlocuteurs de ne pas "crier".

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Les salariés présents ont aussi rappelé leur volonté de voir reporter le projet controversé de construction de deux EPR à Hinkley Point en Angleterre, ou la possibilité d'une ouverture du capital de RTE, la filiale de l'électricien qui gère le réseau de transport d'électricité, dont EDF est actionnaire à 100%. L'entreprise "doit se focaliser sur le grand carénage (programme de maintenance du parc nucléaire français) ou le chantier de l'EPR de Flamanville 3" dans la Manche, ont-ils estimé.

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