“Les pays qui organisent les Jeux olympiques essaient généralement de présenter leur visage le plus attractif. […] Ce n’est pas le cas du Brésil, où se tiendront les JO d’été en août, à Rio de Janeiro”, écrit The Observer en introduction de son éditorial sur le Brésil.

Le journal libéral estime que le pays aura bien du mal à mettre de l’ordre dans ses affaires avant l’été, alors que tous les problèmes du pays atteignent en ce moment même leur paroxysme.

Et de rappeler que les soucis que connaît le pays ne viennent pas de nulle part. Au plan économique, le Brésil, gros exportateur de sucre, de viande, de café, de tabac et de soja, a été durement touché par la baisse de la demande mondiale. Résultat : l’économie brésilienne s’est contractée de 4 % en 2015, et la dette du pays devrait atteindre 80 % du PIB d’ici trois ans.

Mais, souligne The Observer, “on ne peut pas tout mettre sur le dos d’une conjoncture défavorable. Des largesses budgétaires imprudentes et une politique interventionniste pendant le premier mandat de Dilma Rousseff ont miné la confiance.”

Element inconnu

Scandale d’envergure

Outre la pauvreté, la criminalité et le virus Zika, l’extraordinaire crise politique qui submerge Dilma Rousseff et son prédécesseur Lula diminue aussi l’attrait de l’événement sportif à venir.

 
Ils se retrouvent pris dans ce qui ressemble, de l’extérieur, à un scandale de corruption d’envergure : le détournement présumé de milliards de dollars appartenant à Petrobras, l’entreprise pétrolière contrôlée par l’Etat.”

Par ailleurs, ajoute le site, Dilma Rousseff risque la destitution pour avoir maquillé les comptes du gouvernement.

Depuis le dimanche 13 mars, des millions de Brésiliens sont descendus dans la rue à plusieurs reprises pour réclamer la démission de la présidente. The Observer souligne le risque que ces mobilisations dégénèrent. “Si Rousseff ne parvient pas à rétablir le calme, elle doit organiser de nouvelles élections ou se retirer.”

Au moment où Obama se rend à Cuba, ouvrant la voie du capitalisme sur l‘île communiste, “la crise brésilienne sera forcément perçue comme un nouveau recul de la ‘vague rose’ en Amérique latine, après le passage à droite de l’Argentine et la disparition d’Hugo Chávez au Venezuela. Mais c’est une lecture simpliste, conclut The Observer. Comme le prouve l’exemple du Brésil, les dirigeants de la gauche ont commis de nombreuses erreurs. Mais ce ne sont pas leurs idées qui sont rejetées. C’est leur incompétence et l’illégalité de leurs actes.”