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Médecins libéraux : les gardes des nuits ne sont plus assurées dans 31 départements

Le léger désengagement des professionnels en 2015, précise le Cnom, recouvre de «nombreuses disparités selon les territoires». (Crédit photo: Le Figaro) Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

Seuls 65% des généralistes ont participé à la «permanence des soins» en 2015, contre 67% en 2014, selon les chiffres publiés lundi par l'Ordre des médecins. La «nuit profonde» de minuit à 8 heures du matin est particulièrement concernée.

Années après années, les médecins sont de moins en moins enclins à participer aux gardes de soirée et de nuit. C'est ce qui ressort, une fois de plus, dans l'étude annuelle sur la «permanence des soins» assurée par les praticiens libéraux, publiée lundi par le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom). De 2014 à 2015, le taux de médecins volontaires pour la permanence des soins (en dehors des horaires d'ouverture des cabinets) est passé de 67% à 65%, note l'Ordre, recensant quelque 2.700 médecins régulateurs libéraux.

«Cette fragilisation tient à des raisons connues depuis longtemps (démographie en baisse avec une inversion de la pyramide des âges, zones sous-dotées, manque d'attrait de l'exercice libéral des jeunes diplômés), mais aussi, en 2015, à des crispations de la profession face à certaines mesures de la loi de modernisation de notre système de santé» de la ministre de la Santé Marisol Touraine, observe le Cnom. Pour stopper cette tendance, le Cnom conseille entre autres de revoir la rémunération des médecins volontaires. L'institution l'assure toutefois: cette «légère baisse» n'a pas empêché de répondre «globalement» aux besoins de la population.

Le léger désengagement des professionnels en 2015, précise le Cnom, recouvre de «nombreuses disparités selon les territoires». Pas moins de 15 départements enregistrent une baisse de 10% et plus entre 2015 et 2014, comme les Alpes-de-Haute Provence, la Corrèze, la Creuse, l'Indre-et-Loire ou encore le Bas-Rhin. Quelques-uns de ces départements connaissent déjà un faible taux de participation aux gardes de nuits, comme le Bas-Rhin.

Situation tendue en «nuit profonde»

Autre signe de l'érosion du volontariat, parfois à cause tout simplement d'un manque de médecin, «il reste 277 territoires où la permanence des soins est assurée par 5 médecins au plus (contre 285 en 2014)». Environ 8% des quelque 1600 «territoires de permanence des soins» délimités dans chaque département par les agences régionales de santé (ARS) «ne fonctionnent pas en soirée», de 20h à minuit, les services d'urgences assurant la relève. La situation est encore plus tendue en nuit profonde (de minuit à 8H00), l'arrêt des gardes s'étendant «inexorablement»: il concerne désormais 31 départements (parmi lesquels la Vienne, le Pas-de-Calais, la Charente, l'Allier ou encore l'Ain) et 69% des secteurs de permanence de soins (ce qui ne signifie pas que 70 % de la population ne peut recourir à un médecin de garde la nuit).

Cependant, nuance le Cnom, plus de 60% des généralistes sont volontaires dans 66 départements, «un chiffre record depuis 13 ans», mais «25 départements» enregistrent «une baisse du volontariat». En outre, six départements (Haute-Corse, Indre, Loire-Atlantique, Haute-Marne, Var, Val-d'Oise) bénéficient d'une hausse du volontariat de 10%.

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62 commentaires
  • Jean NIASBA

    le

    A lire vos commentaires on regrette de ne pas être vétérinaire

  • Toubib 44

    le

    Bonjour Fifig,
    Cher Ami,
    *Savez-vous ce qu'est une "pyramide d'âge" ?
    Et si vous preniez le temps de les consulter dans les départements incriminés au lieu de sottement dire du mal de gens honorables ? Grand âge = dispense de gardes.
    *Il y a aussi les inaptitudes : post-infarctus, grossesse, etc...
    >> Réfléchir n'a jamais nui à personne !
    > Cordialement à vous.

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