L’abattoir du Vigan (Gard), fermé le 23 février à titre conservatoire à la suite de la diffusion d’une vidéo montrant des mauvais traitements infligés à des animaux, a rouvert pour les seuls ovins et caprins, lundi 21 mars.
Roland Canayer, président de la communauté de communes du pays viganais, qui gère l’établissement, justifie cette décision par « le travail mené avec les services de l’Etat », « l’enquête administrative », « la procédure disciplinaire en cours vis-à-vis de l’ensemble des agents concernés » et « la proximité des fêtes de Pâques ».
« Nous avons pris les mesures techniques et humaines nécessaires », affirme M. Canayer, qui cite notamment « une vérification du matériel en intégralité avec une anticipation de la norme 2017 pour le matériel d’anesthésie électrique » et « une réintégration partielle du personnel sur qui il ne pèse aucune faute grave », parallèlement à la procédure disciplinaire portant sur tout le personnel.
Le président de la communauté de communes assure que sont prévues à moyen terme « l’adaptation du piège pour les bovins à grandes cornes », ainsi que « l’installation d’un système de surveillance anti-intrusion couplé à l’installation de caméras permettant de filmer l’activité quotidienne et une mission d’accompagnement par un bureau d’études spécialisé en éthologie ».
« Pratiques intolérables »
Animaux mal étourdis, moutons lancés violemment contre des barrières, coups répétés à la matraque électrique : l’association de défense des animaux L214 avait publié sur son site une vidéo montrant de nombreux abus dans les pratiques de l’abattoir du Vigan. Cette association avait révélé quatre mois auparavant, également avec une vidéo, des pratiques qui avaient aussi suscité l’indignation dans un autre abattoir municipal gardois, à Alès. Ce dernier avait également été fermé temporairement.
Dénonçant des « pratiques intolérables » et des « manquements graves », Stéphane Le Foll, le ministre de l’agriculture, avait diligenté une enquête de la brigade nationale d’enquête vétérinaire et phytosanitaire.
L’établissement traite entre 300 et 350 tonnes de viande par an provenant d’animaux d’une petite centaine d’éleveurs issus essentiellement des Causses et des Cévennes qui travaillent en circuit court. Ces éleveurs se plaignaient de devoir ces dernières semaines aller jusqu’à Alès ou en Lozère.
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