Bruxelles a été frappée par une vague d’explosions mardi 22 mars. S’il n’a pour l’heure été ni confirmé ni revendiqué, leur caractère terroriste laisse peu de place au doute. La capitale belge est devenue une cible privilégiée d’attaques terroristes, souvent à caractère antisémite, dès 1969. Chronologie.
– 8 septembre 1969 : une grenade est lancée contre les bureaux de la compagnie d’aviation israélienne El Al, à Bruxelles, blessant deux employés.
– 10 septembre 1972 : un fonctionnaire de l’ambassade d’Israël à Bruxelles est blessé de trois balles par un inconnu, place de Brouckère, en plein centre-ville.
– 16 avril 1979 : le lundi de Pâques, trois terroristes palestiniens lancent des grenades sur des passagers débarquant du vol El Al en provenance d’Israël à l’aéroport Zaventem, à Bruxelles, le même que celui qui vient d’être touché. L’attaque fait douze blessés.
– 27 juillet 1980 : deux grenades sont jetées par un commando terroriste sur un groupe d’enfants juifs qui s’apprêtaient à monter dans un car scolaire à Anvers. David Kuhan, un jeune Français âgé de 15 ans, est tué. Une quinzaine d’enfants blessés. Deux membres du Fatah-Conseil révolutionnaire, mouvement de libération de la Palestine, seront arrêtés. L’un d’eux sera échangé contre une famille belge retenue en otages.
– 20 octobre 1981 : une voiture piégée explose près d’une synagogue à Anvers, en plein quartier des diamantaires, majoritairement juif, faisant trois morts et près d’une soixantaine de blessés. Les auteurs de l’attaque ne seront jamais retrouvés, mais les enquêteurs soupçonneront là aussi le Fatah.
– 18 septembre 1982 : plus d’un mois après l’attentat de la rue des Rosiers, à Paris, un homme ouvre le feu à l’entrée de la grande synagogue de Bruxelles, faisant quatre blessés.
– 3 octobre 1989 : le docteur Joseph Wybran, 48 ans, est abattu sur le parking de l’hôpital universitaire Erasme où il travaillait. Un an auparavant, il était devenu président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique. Il était également président du Comité Auschwitz. L’assassinat est revendiqué le 5 octobre par Les Soldats du droit, un groupe armé proche du Fatah-CR du terroriste palestinien Abou Nidal. C’est un certain Abdelkader Belliraj, belgo-marocain proche des Soldats du droit, qui l’aurait perpétré, comme il l’avouera en 2008 aux autorités marocaines, qui le condamneront à la perpétuité. Alors que la Chambre des mises en accusation de Bruxelles continue actuellement d’étudier son dossier, son avocat soutient que ses aveux, obtenus sous la torture, ne sont pas recevables.
– 24 mai 2014 : Medhi Nemmouche, un Français de 29 ans, ouvre le feu dans le musée juif de Bruxelles, tuant trois personnes et en blessant grièvement une quatrième. Il est arrêté six jours plus tard lors d’un contrôle des douanes à la gare routière de Marseille à bord d’un autocar en provenance d’Amsterdam On apprend alors qu’il avait été geôlier pour l’Etat islamique en Syrie, où il aurait été formé au maniement des armes.
Une photo en bonne définition de Medhi #Nemmouche, sortie par la chaîne belge RTL – TVI pic.twitter.com/I9aJ71gL7s
— Alexandra Gonzalez (@AlexandraGzz) 8 septembre 2014
– 15 janvier 2015 : les autorités belges lancent une opération de grande envergure sur le territoire afin de démanteler un réseau terroriste islamiste. Sont concernées : Verviers, Bruxelles-Ville, Anderlecht, Molenbeek, Schaerbeek, Vilvorde, Liedekerke et Zaventem, dans le Brabant flamand. Autant de lieux identifiés comme des foyers de radicalisation et des points de départ pour des djihadistes.
– 21 août 2015 : Ayoub El-Khazzani, un marocain de 26 ans vivant à Bruxelles et ayant séjourné à Molenbeek, ouvre le feu sur des passagers d’un train Thalys Amsterdam-Paris. Il est maitrisé par trois jeunes militaires américains, qui évitent ainsi un carnage.
– 18 mars 2016 : arrestation de Salah Abdeslam, un suspect-clé des attentats parisiens du 13 novembre, à Molenbeek, après 126 jours de cavale.