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Côte d’Ivoire : le mystère persiste autour de l’attaque de Grand-Bassam

Le principal suspect de l’attaque terroriste du 13 mars à Grand-Bassam a été identifié. Mais Abidjan fait mystère de son âge et sa nationalité.

Par  (contributeur Le Monde Afrique, Abidjan)

Publié le 23 mars 2016 à 12h32, modifié le 23 mars 2016 à 14h56

Temps de Lecture 3 min.

Le ministre de l'intérieur ivoirien Ahmed Bakayoko et le procureur de la République Christophe Adou Richard lors d'une conférence de presse à Abidjan le 22 mars 2016.

C’était la première allocution conjointe du ministre ivoirien de l’intérieur, Hamed Bakayoko, et du procureur de la République, Christophe Adou Richard, pour apporter des éclaircissements à l’attaque terroriste qui a frappé la cité balnéaire de Grand-Bassam, le 13 mars. Les deux hommes, qui ont tenu une conférence de presse d’une heure à Abidjan, mardi 22 mars, ont dévoilé le nom du suspect principal, Kounta Dallah, qui est désormais l’homme le plus recherché du pays. « Nous n’avons aucun doute le concernant. Nous ne voulons pas donner de nationalité pour éviter des représailles au sein de la communauté. Il faut éviter de l’émotion au sein des populations », a indiqué le ministre Hamed Bakayoko. Par ailleurs, aucune information précise n’a été apportée sur les contours du drame, sinon que quinze personnes auraient été interpellées par les forces de l’ordre.

Une photo de Kounta Dallah, principal succès de l'attaque du 13 mars à Grand-Bassam, présentée à une conférence de presse, le 22 mars 2016.

L’identité des assaillants toujours inconnue

Les autorités ivoiriennes ne souhaitent pas divulguer l’identité ou le mode opératoire des trois terroristes tués par les forces spéciales pendant l’attaque du 13 mars. Aucune pièce d’identité n’a été trouvée sur eux, mais leur ADN a été relevé et des analyses sont en cours. Des enquêteurs du FBI, des Français de la Direction générale de la sécurité intérieure et de la sous-direction anti-terroriste, et des Marocains sont venus appuyer les équipes de la police judiciaire ivoirienne.

« Nous avons seulement identifié trois assaillants. Les confrontations ont eu lieu avec les images d’Al-Qaida au Maghreb islamique [AQMI]. Mais nous n’avons pas voulu communiquer. Nous sommes prudents sur ces images », a indiqué le procureur Adou Richard.

Ce à quoi le ministre Bakayoko a ajouté : « Nos services n’ont pas pu authentifier les photos présentées par les terroristes. Nous pensons qu’il y a souvent une idée de manipulation pour perturber l’enquête », a-t-il soutenu. Pourtant, les photos diffusées par AQMI après les attentats au Mali et au Burkina Faso étaient bien celles des assaillants. La thèse d’une manipulation de la part de l’organisation terroriste est donc peu probable.

Certains Ivoiriens qui ont suivi la conférence de presse, retransmise en direct à la télévision nationale, ont du mal à comprendre ce silence. « Aux Etats-Unis, en France, en Belgique, au Mali, au Burkina, on a tous su qui étaient ces terroristes et d’où ils venaient et cela n’a jamais été à l’origine de la persécution d’une communauté. Révéler la nationalité d’un terroriste, je ne sais pas ce que cela peut changer », s’interroge Maurice Dobé, ingénieur informaticien à Abidjan.

Imprécisions sur le nombre de terroristes

Si les autorités ivoiriennes ont annoncé avoir tué six assaillants au départ, elles en sont revenues à trois ensuite. A la question d’un journaliste de savoir si trois victimes n’auraient pas été touchées par les balles des forces de l’ordre, le ministre Bakayoko, quelque peu gêné, a concédé qu’« un minimum d’informations devrait être donné. Il n’y a pas de gêne à avoir dit six puis trois. Dans le feu de l’action, les informations remontaient et nous les donnions. »

« Nous savions que nous étions visés et nous travaillions à contrer », a ajouté le ministre, qui était en déplacement au Ghana au moment des faits. Depuis 2012, a-t-il soutenu, des arrestations ont eu lieu dans des milieux affiliés au djihadisme. Une affirmation contredite par la suite : « Nous n’avons pas de base de données parce que n’ayant jamais connu d’attentat. Désormais que nous sommes en train d’en établir, nous allons les confronter avec celles des autres pays. »

Quelques jours avant l’attaque de Grand-Bassam, la Brigade antiterroriste (BAT) avait multiplié des exercices de simulation contre des actions terroristes. Mais, à l’heure de l’intervention, elle n’a pas été déployée en première ligne. « Nous n’avons pas honte de dire qu’il y a eu une faille, mais nous travaillons à corriger tout cela. Nos forces vont travailler à l’antiterrorisme », a tenté de relativiser Hamed Bakayoko.

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