Temps de lecture : 3 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
Les images sont d'une violence inouïe. Dans des extraits vidéo, Mediapart dévoile l'horreur de l'agression d'Édouard Klein à son propre domicile. On y voit Logan Djian, chef du GUD ("Groupe union défense", une organisation étudiante française d'extrême droite connue pour ses actions violentes), lyncher et humilier un autre ancien responsable du groupuscule d'extrême droite. Avec quatre acolytes, ils passent à tabac le jeune homme, car il aurait « trop parlé ». Comme le rapporte le site d'information, Logan Djian et Loïk Le Priol (qui filme) ont été mis en examen pour « violences aggravées » après une plainte déposée par la victime, qui a dû être hospitalisée.
Placés en détention provisoire, les deux agresseurs ont été libérés sous caution, une caution fixée à 25 000 euros chacun. L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais, selon Mediapart, les enquêteurs soupçonnent maintenant Axel Loustau, proche du Front national, élu conseiller régional en Ile-de-France pour le FN et trésorier du micro-parti de Marine Le Pen, d'avoir versé la caution de Logan Djian. Les raisons ? Un versement d'une somme équivalente a été effectué sur le compte de la compagne du chef du GUD, par la Financière Agos, une société créée sous le nom de Financière Sogax par Axel Loustau. Interrogé par le site d'information, le trésorier du micro-parti de Marine Le Pen affirme n'avoir « strictement rien à voir avec ça ».
De fait Axel Loustau n'est plus actionnaire de la financière AGOS. Mais à la tête de la société, une jeune femme qui n'est autre que sa secrétaire, assure Mediapart.
On comprend aisément pourquoi Axel Loustau ne veut pas être associé à cette sordide agression. À près d'un an de l'élection présidentielle, et alors que le Front national concentre ses efforts sur la dédiabolisation du parti, l'idée qu'un proche de Marine Le Pen cautionne les auteurs d'un passage à tabac d'une grande violence ne ferait pas bonne impression.
Un bide au Canada
D'autant que l'information de Mediapart a été révélée au moment-même où la présidente du Front national achèvait son voyage catastrophique au Canada. Marine Le Pen, qui voulait soigner son image internationale loin des médias français, est tombée sur un os au Canada : poursuivie par des groupes militants hostiles, boycottée par la classe politique canadienne (aucune personnalité politique n'a souhaité s'afficher officiellement avec elle), Marine Le Pen n'a pas pu visiter d'entreprises. Même l'une de ses réservations hôtelières, au Marriott de Montréal, ainsi que la réservation d'une salle de réunion au Sheraton, ont été annulées devant la pression.
Et ses prestations télévisuelles sur les plateaux locaux n'ont rien arrangé : elle y a déversé tout le mal qu'elle pensait de la classe politique canadienne, « pleine de bons sentiments », acquise « à l'immigration massive, à l'ouverture totale, à la soumission à tous les traités de libre-échange ». Et vivant, en résumé, dans « le monde des Bisounours ». Un échec cuisant dans un pays qui prône l'accueil des migrants.
La stratégie de dédiabolisation du Front national n'a pas convaincu Outre-Atlantique. Et avec cette nouvelle affaire d'agression supposément cautionnée par un proche de Marine Le Pen, les vieux démons du parti ressurgissent aussi en France. Marine Le Pen a décidément bien du mal à faire de son FN un parti comme les autres.
J'adore lire les réactions des frontistes. Assumez !
... Normal, elle n'avait pas capté qu'au Canada les tuniques sont rouges, pas noires...
MLP a le mérite de prévenir ouvertement le canada. Mais ont-ils la même immigration que chez nous ?...