Un policier avait l'adresse de Salah Abdeslam à Molenbeek depuis le 7 décembre, la police de Malines dément
Le renseignement, obtenu à Malines, n'a pas quitté Malines et n'a pas été communiqué pendant trois mois à Bruxelles.
- Publié le 25-03-2016 à 06h20
- Mis à jour le 25-03-2016 à 13h12

Le renseignement, obtenu à Malines, n'a pas quitté Malines et n'a pas été communiqué pendant trois mois à Bruxelles. Selon nos informations, un policier de Malines avait, dès le 7 décembre dernier, dans un rapport confidentiel destiné à la cellule antiterrorisme de la police judiciaire fédérale de Bruxelles, donné l'adresse du 79 rue des Quatre Vents à Molenbeek où fut trouvé Salah Abdeslam vendredi passé. Le rapport confidentiel (ce qui, dans le jargon, s'appelle un RIR - Rapport Informatief Rapport) n'a pas été transmis. Il a été retenu et est resté coincé trois mois à la police de Malines.
En apprenant l'arrestation de Salah Abdeslam à l'adresse qu'il avait communiquée en décembre, le policier a entrepris des démarches. Résultat: le Comité P est saisi d'une enquête. Logique, quand on sait qu'à l'époque toutes les polices d'Europe cherchaient Salah après les attentats de Paris qui ont fait 130 morts. L'adresse qui se révèlera être la bonne, se trouvait depuis décembre dans un rapport à transmettre à la DR3, qui ne l'a jamais reçu.
Le 7 décembre, ce policier de Malines était informé par un collègue d'origine allochtone se trouvant en congé de maladie. Ce dernier a appris, dans la communauté, que le fils d'un certain D'Jamilla Mohamed, Abid, a beaucoup de contacts avec Salah Abdeslam. Le RIR ajoute que le jeune homme se déplace à bord d'une Citroën noire et habite au 79 rue des Quatre Vents.
D'autres précisions figurent dans le rapport confidentiel de la recherche locale de la police de Malines, attendant, selon la procédure interne en vigueur, que le responsable désigné le transmette à la DR3, à Bruxelles.
Lorsque Salah Abdeslam a été capturé vendredi passé avec Abid - comme renseigné en décembre - au 79 rue des Quatre Vents - comme indiqué le 7 décembre - l'info était toujours coincée à la police de Malines.
Le Comité P confirme l'ouverture d'une enquête. "Qu'a-t-on fait exactement de l'information ? Quand cela aura été déterminé, faut-il chercher des responsabilités ?"
Ce midi, la police de Malines a démenti cette information. Selon le chef de corps, les policiers malinois ne disposaient pas d'un tel renseignement.