La classe politique brésilienne tremble à nouveau : le 22 mars, la police fédérale mettait la main sur une liste recensant “les dons réalisés par le groupe [de construction] Odebrecht à plus de 200 personnalités politiques du pays, issues d’une dizaine de partis”, relate le quotidien O Globo.

Ce document a été saisi dans les locaux du géant du bâtiment Odebrecht, principal opérateur des énormes chantiers délégués par le groupe Petrobras. Le montant des versements avoisinerait les 13 millions d’euros.

Dans ces pages est notamment inscrit le nom du sénateur Aécio Neves, l’adversaire de Dilma Rousseff lors de la dernière élection présidentielle, en 2014. “Il s’agit de contributions à [m]a campagne”, s’est justifié l’intéressé, cité par le site Brasil247.

“Cette liste et les possibles révélations d’Odebrecht préoccupent les politiques”, constate O Globo. De fait, le groupe Odebrecht, dont le PDG a été condamné le 9 mars à dix-neuf ans de prison dans le cadre du scandale de corruption Petrobras, a publié un communiqué pour assurer la justice de sa “collaboration définitive”. Ce message laisse présager, selon Brasil247, que la liste pourrait bien concerner tout le paysage politique, mais aussi des personnes du monde judiciaire, des diplomates, des militaires et même le ministère public”.

Les dons ont pu être “faits légalement ou via une caisse noire, ajoute prudemment O GloboMais d’autres documents saisis par les enquêteurs indiquent que des versements ont pu être faits sans l’aval des autorités électorales.”