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ARABIE SAOUDITE

La vidéo d’un ouvrier Indien en pleurs émeut l’Inde, mais pas les autorités saoudiennes

Abdul Sattar Makandar a ému l'Inde avec une vidéo où il se plaint de ses conditions de travail en Arabie Saoudite. Cette vidéo l'a mené en prison.
Abdul Sattar Makandar a ému l'Inde avec une vidéo où il se plaint de ses conditions de travail en Arabie Saoudite. Cette vidéo l'a mené en prison.
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"Mon employeur ne me donne pas un salaire décent, ni d'argent pour me nourrir". Avec ces mots, Abdul Sattar Makandar, un conducteur indien d’une entreprise de construction en Arabie Saoudite, a touché les internautes indiens.

Dans ce selfie-vidéo, où on le voit en pleurs, il explique son calvaire :

Je suis en Arabie Saoudite depuis vingt-trois mois, et j’ai demandé à rentrer à la maison [en Inde] pour les cinq mois à venir. Mais mon employeur ne me laisse pas retourner chez moi.

Il a ensuite envoyé la vidéo au célèbre défenseur des droits de l’homme indien Kundan Srivastava, qui l’a publié sur Youtube. Sa diffusion a suscité l’émoi sur les réseaux sociaux indiens et généré de multiples partages et commentaires. À tel point que le service juridique de l’entreprise saoudienne incriminée, le groupe Al Suroor, a contacté l’activiste pour qu’il supprime ses images. Trop tard : la vidéo avait été copiée, et elle circule encore.

L’ouvrier emprisonné en Arabie Saoudite

L’entreprise saoudienne a démenti les accusations d’Abdul Sattar Makandar en postant une photo de son employé il y a deux ans, alors qu’il venait tout juste de commencer à travailler pour eux. On y voit l’homme tenir une pancarte où il est écrit : "Avec Al-Suroor, j’ai réalisé mon rêve en recevant mon diplôme d’ingénieur en mécanique".

A message from Al Suroor's employee family from India. Taken in year 2014.

Posted by Al Suroor United Group on Wednesday, March 16, 2016

L’affaire n’en est malheureusement pas restée là : Abdul Sattar Makandar a été arrêté en vertu d’une loi saoudienne interdisant de "diffuser de fausses informations" sur les réseaux sociaux. Selon Kundan Srivastava, il est actuellement en prison. Lueur d’espoir pour l’ouvrier : les autorités indiennes ont pris contact avec leurs homologues saoudiens pour trouver une solution.

Les conditions de travail des ouvriers étrangers en Arabie Saoudite ont été dénoncés par plusieurs associations de défense des droits de l’homme. Le droit local, comme dans d’autres pays de la région, impose la "kafala ", un système dans laquelle les travailleurs doivent être parrainés par un employeur pour pouvoir entrer dans le pays. Ce système rend très difficile le changement de travail ou le retour des travailleurs étrangers dans leur pays, sans le consentement de leur entreprise.

Selon des rapports d'Human Rights Watch, les salaires sont souvent payés en retard, mais les employés n’osent pas se plaindre. Comme nous l’expliquaient des Sénégalais partis tenter leur chance en Arabie Saoudite, les opportunités se transforment ainsi parfois en fiasco.

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