Des réfugiés franchissent la frontière serbo-croate. © Reuters

Les pays riches n’ont réinstallé que 1,39% de réfugiés syriens, selon Oxfam

Les pays les plus riches n’ont accueilli que 1,39 % des 5 millions de réfugiés syriens, déplore Oxfam dans un rapport publié mardi. La Belgique a pour sa part promis d’accueillir un tiers de sa « contribution équitable », calculée par l’ONG sur base du poids économique des pays riches.

L’ONG britannique affirme que les pays riches doivent « passer à la vitesse » supérieure pour ouvrir leurs portes aux Syriens que la guerre civile, déclenchée il y a six ans, a poussé hors de leur pays, généralement vers la Jordanie, la Turquie ou le Liban voisins.

Oxfam estime qu’un Syrien sur dix enregistré comme réfugié doit bénéficier d’une réinstallation ou d’une autre forme d’admission humanitaire dans les pays riches d’ici 2016, soit environ 480.000 personnes.

Pour le moment, ces pays n’ont accepté sur leur sol que 129.966 personnes « soit seulement 27% du nombre de places qui devraient être au minimum offertes » indique l’analyse d’Oxfam. De plus, l’ONG relève que 67.000 d’entre elles sont effectivement arrivées à destination. Les pays riches n’ont donc en réalité réinstallé que 1,39 % des cinq millions de réfugiés syriens à ce jour.

Oxfam note que le Canada, l’Allemagne et la Norvège sont les trois seuls pays qui ont « pris des engagements qui dépassent ce que serait leur ‘contribution équitable' ». L’Australie, la Finlande, l’Islande, la Suède et la Nouvelle-Zélande ont aussi promis plus de la moitié de celle-ci.

La Belgique a promis de réinstaller 1.325 personnes, alors que sa contribution équitable devrait être de 4.773 personnes vu son poids économique selon les calculs d’Oxfam. Le pays ne rempli donc que 28% de la contribution que préconise l’association.

L’ONG pointe en outre que d’autres pays riches sont à la traîne pour réinstaller de façon équitable des réfugiés syriens, comme la France (4%), les Pays-Bas (7%), les États-Unis (7%), le Danemark (15%) et le Royaume-Uni (22%). Sans compter la Russie, la Slovaquie, le Japon ou la Corée du Sud, qui ne sont prêts à en accepter aucun.

Oxfam présente cette analyse la veille d’une conférence internationale organisée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), durant laquelle les pays participants seront priés de prévoir des places de réinstallation pour les réfugiés syriens. L’association exhorte ces pays à « redoubler d’efforts et à contribuer équitablement à l’aide dont ont besoin les centaines de milliers de réfugiés ».

« Les pays jouissant d’une économie forte, de services de qualité et d’infrastructures développées pourraient à eux tous réinstaller 500.000 réfugiés immédiatement, s’ils le voulaient » affirme Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International.

Au Liban, les réfugiés syriens représentent près de 20% de la population, en Jordanie 10% de la population. « Ces pays ont des économies fragiles et des infrastructures précaires. Ils ne peuvent plus supporter cette responsabilité à eux seuls quasiment. La rencontre de Genève doit apporter des solutions rapides et offrir des itinéraires sûrs et légaux vers des pays tiers qui les accueillent », insiste Mme Byanyima.

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