Un campement de près d’un millier de migrants installé sous la station de métro Stalingrad, près de la place du même nom, dans le 19e arrondissement de Paris, a été évacué mercredi 30 mars au matin.
L’opération, lancée après 6 heures du matin par les services de l’Etat, la Ville de Paris et la préfecture de police, concerne plusieurs centaines de migrants, essentiellement soudanais, érythréens et afghans, installés depuis plus de trois semaines dans des tentes et sur des matelas, au milieu des détritus, sous le métro aérien.
L’opération « a permis la prise en charge de 985 migrants et la résorption complète (sic) du campement », ont annoncé dans un communiqué le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, et la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Bien avant le début de l’opération, des centaines de migrants, parfois portant un sac contenant leurs maigres possessions, le plus souvent les mains vides, regroupés sur les trottoirs sous les arches du métro aérien, attendaient les bus devant les conduire vers des hébergements. La circulation avait été coupée sur une portion du boulevard de la Villette, et la station de métro Stalingrad, fermée.
Premiers hébergements en CAO
Les migrants ont été répartis « sur une soixantaine de centres d’hébergement » à Paris et dans les départements d’Ile-de-France, annonce la préfecture. Par ailleurs 40 personnes ont été réparties dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO) « dans la Haute-Vienne, le Lot et le Cantal », a encore fait savoir la préfecture. C’est la première fois que ces CAO, dispositif conçu sur mesure pour les migrants de Calais pour les inciter à demander l’asile, sont ouverts dans le cadre d’autres mises à l’abri. Les migrants doivent être accueillis dans ces différentes structures pendant un mois, le temps de commencer leurs démarches de demandes d’asile, selon les autorités.
Le campement avait déjà été évacué une première fois le 7 mars ; 393 personnes avaient alors été emmenées vers un hébergement, mais beaucoup d’autres, qui disent avoir raté les bus, étaient revenues dormir sur les lieux. En dépit des tentatives policières pour ne pas les laisser se réinstaller, le camp avait très vite repris de l’ampleur.
Cette opération est la dix-huitième organisée à Paris depuis le 2 juin 2015, date de l’évacuation du campement de La Chapelle. « Au total, plus de 6 500 migrants présents sur le territoire parisien ont ainsi été hébergés dans le cadre des dispositifs de l’Etat », outre les publics vulnérables – mineurs, femmes isolées avec enfants – pris en charge par la Ville de Paris », selon le communiqué commun de la Mairie de Paris et du ministère de l’intérieur.
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