Attentats de Bruxelles: le destin tragique de Rosario, sans-abri

Mardi soir, exactement une semaine après que Najim Laachraoui et Ibrahim El Bakraoui se soient fait exploser dans le hall des départs, la famille a appris que l’homme de 56 ans originaire de Zaventem figurait sur la liste des victimes.

"Jusqu’à ce moment, je vivais dans l’incertitude", a déclaré Nicole Hamel, sa maman effondrée. "Bien sûr vous vous attendez au pire parce que vous ne l’avez plus entendu depuis une semaine, mais lorsque vous affrontez la réalité, c’est quand même extrêmement douloureux."

La mère savait qu’il y avait un grand risque que son fils figure parmi les victimes de l’attentat de l’aéroport. Depuis plusieurs mois, Rosario "vivait" dans le hall des départs. Il avait perdu son travail de magasinier l’année dernière. "Parce qu’il a eu des difficultés financières, il a dû rendre son appartement situé dans le centre de Zaventem", raconte sa maman. "Puisque je vis dans un studio social, je ne pouvais pas l’héberger. Parce qu’il ne voulait pas dormir dans la rue, il avait décidé de passer ses nuits dans l’aéroport de Zaventem. Affreux, mais là-bas il était au chaud pour la nuit."

Après quelques mois difficiles, l’homme -qui malgré les coups durs gardait le sourire et un esprit positif- avait décidé de remettre sa vie sur les rails. Il avait quelques entretiens de prévu et devait poursuivre ses candidatures le mardi en question. "Il regardait vers l’avenir de manière positive", poursuit sa maman qui l’avait eu la veille au téléphone. "Rosario m’a assuré que dès qu’il aurait un nouvel emploi et un toit, il ne remettrait plus les pieds dans le hall des départs. Il n’en pouvait plus d’être obligé de dormir là chaque nuit et voulait à nouveau avoir son propre chez-lui."

Mais avant que Rosario puisse vraiment mettre ses plans à exécution, le destin a frappé. "Selon la police, au moment de l’attaque, Rosario était en train de prendre son petit-déjeuner dans un snack à quelques mètres de l’endroit où la première bombe a explosé", déclare sa sœur Graziella Valcke. "Pendant un certain temps, on ne savait pas s’il était une victime, mais samedi soir les gens de la DVI étaient devant ma porte parce qu’ils redoutaient que mon frère soit décédé. Après avoir emporté un échantillon de son ADN, les nouvelles douloureuses sont arrivées mardi dans le courant de la soirée. Rosario a bien été tué dans les attaques. Un grand coup dur pour notre famille."

Les funérailles auront lieu vendredi au cimetière de Zaventem. Il n’y aura pas de service à l’église.