Des féministes soutiennent Laurence Rossignol au sujet de la mode islamique

  • La ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol dénonce "l'enfermement du corps des femmes".
    La ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol dénonce "l'enfermement du corps des femmes". AFP
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Invitée sur RMC mercredi 30 mars, la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, avait dénoncé les grandes marques qui se lancent dans la mode islamique. Depuis, elle a reçu le soutien d'un collectif d'associations féministes et de la présidente du Haut conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes. 

Un collectif d'associations féministes ainsi que la présidente du Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Danielle Bousquet, ont apporté leur soutien à la ministre Laurence Rossignol ce jeudi 31 mars, après ses propos polémiques sur les vêtements islamiques. La Clef (Coordination française pour le lobby européen des femmes), qui regroupe une cinquantaine d'associations féministes, s'est réjouie dans une lettre ouverte que la ministre des Droits des femmes ait "réagi avec force et indignation face à la banalisation du port du voile islamique".

La ligne "pudique"? Et les autres lignes,c'est pour les dévergondées, les montre-tout, les traînées? #aprèsonsétonne https://t.co/y0hcqQT57n

— laurence rossignol (@laurossignol) 29 mars 2016

"L'enfermement du corps des femmes" dénoncé

Laurence Rossignol avait qualifié mercredi d'"irresponsables" les marques et enseignes qui développent des collections incluant le "burkini" (maillot de bain intégral) ou le hijab (foulard encadrant le visage sans le dissimuler), jugeant qu'elles font la promotion de l'enfermement du corps des femmes". Elle avait fait un parallèle entre les femmes qui choisissent de porter le voile et les "nègres" qui étaient favorables à l'esclavage, suscitant de vives réactions sur les réseaux sociaux, avant de reconnaître une "faute de langage".

"Nous n'avons pas douté un instant que vous rappeliez par ce mot le mépris dont les esclaves faisaient l'objet avant que les consciences ne se réveillent", ajoutent ces associations. Dans un communiqué, la présidente du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE), Danielle Bousquet, a pour sa part souligné le "courage dont fait preuve dans ce débat" Mme Rossignol.

Bravo Madame la Ministre pour cette déclaration lucide et courageuse et sans polémique sur le sens à comprendre... https://t.co/rgkeMMsTBW

— Ni Putes Ni Soumises (@mouvement_npns) 30 mars 2016

Une mode "au service d'un projet de société sexiste"

Elle "a eu raison de dénoncer l'irresponsabilité des grandes marques qui, au nom du profit, n'hésitent pas à reprendre à leur compte une stratégie fondamentaliste politico-religieuse", a estimé Mme Bousquet. "Comment ne pas vouloir voir que cette mode religieuse est un instrument de plus au service d'un grand projet de société non seulement sexiste (...) mais d'enfermement et de contrôle du corps des femmes ?", a-t-elle demandé. Mme Bousquet a cependant souligné qu'"il n'y a pas une islamiste derrière toute femme voilée" et que "l'histoire du voile n'est pas exclusive à l'islam mais commune à de nombreuses autres religions".