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Y a-t-il quelqu'un pour sauver Yahoo ?

C'est l'histoire du déclin d'un empire américain. Yahoo!, le géant des années 1990, qui se voyait comme l'incontournable porte d'entrée du Web, a pris un sacré coup de vieux, distancé par Google et Facebook. Appelée à la rescousse, la surdouée Marissa Mayer, longtemps considérée comme la femme la plus puissante de la Silicon Valley, n'a pas réussi à lui réinventer un avenir.

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Par Lucie Robequain

Publié le 1 avr. 2016 à 01:01

La fête a pour thème Gatsby et les années folles. Rolls Royce, fontaines de champagne, mannequins perchés sur des cerceaux suspendus, sirotant des cocktails... Tout respire l'opulence. Marissa Mayer, elle, est installée sur un trône blanc. A six jours de son accouchement (c'était en décembre dernier), la PDG de Yahoo! se laisse prendre en photo avec des salariés. Depuis, la soirée de Noël a fait scandale: estimée à plusieurs millions de dollars - entre 2 selon Marissa Mayer et 7 selon un fonds activiste -, elle a été financée par un groupe en passe de licencier 15% de ses effectifs et menacé par l'un des démantèlements les plus spectaculaires qu'ait connus la Silicon Valley.

Dépensière, Marissa Mayer l'a toujours été. Arrivée aux commandes de Yahoo! en juillet 2012, elle a lâché 3 milliards de dollars pour acheter une trentaine de start-up. «Aucune d'elles n'a changé la donne», constate un salarié. Celle que l'on surnomme «Marissa Buyer» («acheteur» en anglais, NDLR) a d'abord fondu pour un adolescent britannique qui proposait de résumer des textes au format des téléphones portables (Summly). Puis elle a signé un chèque de 1,1 milliard de dollars pour Tumblr, une plate-forme de blogging ne dégageant pratiquement aucun revenu. Deux ans et demi plus tard, c'est la gueule de bois: la valeur de Tumblr a été dépréciée des trois quarts, à 230 millions de dollars. «Si Marissa Mayer achète tant de start-up, c'est moins pour leur valeur intrinsèque que pour absorber les équipes qui y travaillent. C'est cher payé», poursuit le même salarié.

L'offensive d'un fonds activiste

Il faut dire qu'à son arrivée chez Yahoo!, Marissa Mayer dispose d'une paix royale: elle n'est pas soumise à la pression des marchés. La raison? Yahoo! détient 20% d'Alibaba, qui vient de promettre une introduction en Bourse avant la fin de 2014. Les investisseurs qui parient sur l'essor du site chinois de commerce en ligne ne peuvent pas investir dans son capital, celui-ci n'étant pas encore coté. Le seul moyen de prendre position est d'acheter des actions Yahoo!. Leur cours s'envole de 60% pendant la première année du mandat de Marissa Mayer, ce qui lui permet de travailler en toute quiétude. Tranquille, celle-ci aimerait d'ailleurs le rester aussi longtemps que possible. Elle se compare volontiers à Steve Jobs qui, de retour chez Apple, a mis cinq ans pour lancer son premier produit innovant: l'iPod. Mais les investisseurs n'ont pas forcément la patience d'attendre, ni la conviction que son génie égale celui du fondateur de la firme à la pomme: emmenés par l'activiste Jeffrey Smith, du fonds Starboard Value, ils sont en train d'étudier toutes les options possibles pour maximiser le retour sur investissement des actionnaires. La vente des activités Internet n'est plus taboue (lire encadré page 24). Le pionnier du Web, qui vient de fêter ses vingt ans d'existence, ne serait alors plus qu'une coquille vide: il n'aurait plus aucune activité opérationnelle, se contentant de gérer ses participations dans Alibaba et dans Yahoo! Japan, sa filiale japonaise. La semaine dernière, Starboard Value a même exigé le remplacement de la totalité des administrateurs de Yahoo!. Ce serait une sortie humiliante pour Marissa Mayer, qui a longtemps été considérée comme la femme la plus prometteuse de la Silicon Valley.

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Son énergie de lapin Duracell faisait déjà fureur à Wausau, la petite ville du Wisconsin où elle est née il y a quarante ans. Génie des maths, elle trouve quand même le temps d'enchaîner 35 heures de ballet par semaine. Plutôt coincée, elle se voit malgré tout propulsée capitaine des pom-pom girls - son premier rôle de chef! Sa famille n'est ni pauvre ni riche. Et Marissa Mayer trouve un certain plaisir à travailler l'été pour le cinéma et l'épicerie du quartier. Mais son rêve, c'est la neurologie pédiatrique. Elle postule à dix universités (Harvard, Yale, Duke, etc.), qui l'acceptent toutes. Elle choisit Stanford, mais déchante dès la première année: l'obligation d'avaler des pages de par-coeur n'est pas ce qu'elle espérait. Elle veut réfléchir, être «challengée». Elle se réoriente, un peu par hasard, vers l'informatique et l'intelligence artificielle et rencontre un ponte du code, Eric Roberts, qui en fait sa dauphine. Son intelligence et sa force de travail sont tellement supérieures qu'elle est chargée d'animer des cours, une après-midi par semaine... puis finalement tout l'été. La jeune fille n'est pas du genre à s'affaler sur un canapé pour partager des pizzas. Ses camarades de promo s'en souviennent comme d'une «polarde» peu sociable. «Maladivement timide», avoue-t-elle.

Diplômée à 24 ans, Marissa Mayer frappe à la porte d'une dizaine d'employeurs qui, tous, veulent la recruter. Elle choisit Google, une start-up dont personne n'a entendu parler, ayant «98% de chances de faire faillite» selon ses simulations. «C'est une des raisons pour lesquelles je l'admire énormément: elle avait un éventail de possibilités à sa sortie de Stanford, et elle a choisi la plus risquée», indique Nicholas Carlson, un journaliste de Business Insider qui lui a consacré une biographie l'an dernier. Embauchée parmi les 20 premiers employés, elle travaille plus de 100 heures par semaine, s'offrant tout juste quelques heures de roller le week-end sur le campus de Stanford. «Je ne crois pas au burn out», confie-t-elle alors. Ça tombe bien: elle dort 4 heures par nuit. Pendant cinq ans, dit-elle, il ne s'est pas passé une semaine sans qu'elle fasse au moins une nuit blanche. Comme ses collègues, elle dort souvent au bureau pour gagner du temps et case des douches «stratégiques» entre deux réunions. Sa puissance de travail impressionne: recrutée comme codeuse junior, elle est propulsée responsable du design au bout d'un an à peine.

«C'est elle ou nous»

La «Googirl», comme on la surnomme à l'époque, apporte un sens du style qui manque cruellement à la boîte. Née d'un père ingénieur et d'une mère prof d'arts plastiques, elle montre la même aisance à jongler avec les chiffres et les couleurs. Elle est progressivement chargée de superviser le développement de Gmail, Chrome et Google Maps. Elle grimpe tous les échelons, jusqu'au quasi-sommet. Elle cultive les médias, s'arrogeant volontiers le succès de tel ou tel projet. L'introduction en Bourse, en 2004, lui fait gagner plusieurs centaines de millions de dollars. Elle achète un appartement avec terrasse de 5 millions de dollars à l'hôtel Four Seasons de San Francisco, une propriété à Palo Alto... et les maisons voisines pour avoir le calme!

Son attachement à Google n'est pas que professionnel. Elle entretient une liaison avec son fondateur, Larry Page. Le PDG, Eric Schmidt, n'y trouve rien à redire, tant que cela n'altère par leurs rapports au travail. La situation se complique en 2005, quand le couple se sépare. Elle devient carrément intenable en 2011, lorsque Larry Page reprend les commandes du groupe et l'écarte du comité opérationnel. «C'est elle ou nous», l'ont menacé une poignée d'ingénieurs, excédés par son narcissisme et sa fâcheuse tendance à tirer la couverture à elle. Après avoir travaillé pendant presque dix ans sur le moteur de recherche - le joyau de Google -, Marissa Mayer est ainsi dessaisie du dossier et chargée de produits annexes, notamment Google Maps. Une mobilité qui a tout l'air d'une impasse.

Fraîchement mariée au banquier Zachary Bogue, Marissa Mayer se noie dans le travail pour digérer l'affront. Elle sait qu'elle n'a plus d'avenir chez Google mais n'a pas trouvé de porte de sortie. Un an après, la voici: le PDG de Yahoo! est contraint à la démission pour s'être inventé un diplôme d'informatique. Marissa Mayer est pressentie parmi une dizaine de candidats. Son énergie bouillonnante épate le conseil d'administration, et notamment l'activiste Daniel Loeb, qui pense déceler dans son côté «robot» le trait typique des génies de la Silicon Valley, tels Larry Page ou Mark Zuckerberg. Avant d'accepter le poste, la jeune femme tient à révéler un secret: elle est enceinte de cinq mois. Le conseil d'administration n'y voit aucun problème. Marissa Mayer respire.

Oubliées, les humiliations chez Google. En rejoignant Yahoo!, Marissa Mayer intègre le cercle très fermé des femmes PDG de la high-tech, au côté de Meg Whitman (Hewlett-Packard), Ginni Rometty (IBM) et Ursula Burns (Xerox). A 37 ans, elle s'impose même comme la benjamine du S & P 500 - le club des 500 plus grandes sociétés américaines. De tous les PDG ayant appartenu à ce cercle, elle est aussi la première à attendre un enfant! «J'ai toujours fait des choses pour lesquelles je n'étais pas totalement prête», a-t-elle l'habitude de dire. Marissa Mayer est accueillie chez Yahoo! comme une star. Des affiches «Hope» sont placardées aux murs, plagiant celles conçues à l'effigie de Barack Obama en 2008.

Une arrivée qui galvanise les troupes

Le poste n'a pourtant rien d'une partie de plaisir. Pour beaucoup, c'est même le plus dur de la «vallée». Pas moins de cinq PDG l'ont précédée en l'espace de cinq ans. La valeur de Yahoo!, estimée à 128 milliards de dollars en 2000, est tombée à 20 milliards douze ans après. Le site, qui semblait incontournable pour naviguer sur le Web dans les années 90, a pris un sacré coup de vieux. Il a surtout perdu son identité. «Yahoo! court trop de lièvres à la fois. Il fait tout mais n'est leader sur rien. Pour certains, c'est une entreprise de tech qui ne comprend rien aux médias. Pour d'autres, c'est une entreprise de médias qui ne comprend rien à la tech», raconte un capital-risqueur de Palo Alto. La messagerie? Elle est en train d'être détrônée par celle de Google. Le moteur de recherche? Même punition! Les infos? Rien qui ne vale la chaîne ESPN pour le sport ni le New York Times pour la politique.

Marissa Mayer n'ignore rien de tout cela lorsqu'elle gare sa vieille BMW sur le parking de Yahoo!, le 16 juillet 2012. Dès les premiers jours, elle annonce la couleur: elle ne déléguera rien. Elle veut tout voir, tout comprendre. Adepte du micromanagement, elle consacre la même attention aux portes de toilettes qui bâillent qu'aux comptes financiers. Elle veut approuver personnellement chaque nouvelle embauche. Elle lance de nouveaux projets, plutôt visionnaires pour l'époque: elle inaugure un pôle de «native advertising» (publicité en ligne sous forme de contenus contextualisés), qui rapporte plus de 1 milliard de profits aujourd'hui. Elle gonfle les équipes chargées des applications mobiles: leurs utilisateurs sont passés de 50 millions à 600 millions depuis. Les salariés de Yahoo! sont galvanisés, les CV affluent: Yahoo! en reçoit pas moins de 10000 en un mois. La presse s'entiche de la nouvelle PDG, trop heureuse d'avoir trouvé une «nerd» aussi brillante que photogénique. Ses airs de Grace Kelly lui valent même la couverture de «Vogue».

Le syndrome de la Silicon Valley

L'état de grâce n'est malheureusement pas éternel. Il s'interrompt au printemps 2013, quand Marissa Mayer reconnaît n'avoir trouvé aucun concept innovant pour ressusciter le groupe. A défaut d'inventer de nouveaux produits, elle dépoussière les anciens. Sans réussir à dissiper l'impression de déclin qui hante Yahoo! depuis des années. Certes, l'entreprise n'est pas en faillite. Elle est même hyper-rentable. Mais elle n'est plus en croissance: les nouveaux projets ne suffisent pas à compenser la perte de vitesse des activités historiques, comme les bannières publicitaires et le moteur de recherche. Terrassé par Google, celui-ci voit sa part de marché fondre de moitié en deux ans (de 20% aux environs de 10%). Américaine dans l'âme, Marissa Mayer affiche par ailleurs peu d'intérêt pour le reste du monde. Elle ferme des dizaines d'antennes, au Mexique et à Dubaï notamment - des pays pourtant à forte croissance. Yahoo! perd de sa notoriété internationale. Impardonnable pour qui prétend concurrencer Facebook ou Google.

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Très vite, les employés déchantent. L'enthousiasme autour de Marissa Mayer s'étiole. Elle excède par ses retards - toujours plus d'une heure - et plus encore par son manque d'écoute: «Elle a le syndrome de la Silicon Valley: elle est persuadée de détenir la vérité absolue. Elle a du mal à accepter la contradiction», critique un salarié. Accueillie comme le Messie, elle est aujourd'hui surnommée «Evita» - référence à Eva Perón, la madone argentine prête à tout pour accroître son pouvoir. A force de vouloir faire oublier son sexe, elle est accusée de desservir la cause féminine. Son congé maternité de deux semaines, pour ses jumelles, l'an dernier, a défrayé la chronique. «Avoir un bébé est beaucoup plus facile qu'on me l'avait dit», a-t-elle lancé après avoir recruté une armada de nounous...

«Elle n'a pas su choisir»

Les salariés connaissent en fait deux Marissa Mayer: très à l'aise devant 500 personnes, elle se montre cassante en petit comité, et ne peut même pas soutenir un regard en tête-à-tête. Son ascension au sommet du capitalisme ne l'a pas guérie de sa timidité. Son manque d'empathie n'est pas particulièrement rare dans la Silicon Valley. Steve Jobs était glacial. Bill Gates hurlait «It sucks!» («c'est nul!») dans les couloirs. Mais on ne pardonne rien à Marissa Mayer: «Il y a des relents sexistes dans ce qui lui est reproché», pense Nicholas Carlson, son biographe. «Yahoo! est un environnement hypermasculin, et ses apparitions en robe Oscar de la Renta en ont fait une cible facile.»

Marissa Mayer pouvait-elle sauver Yahoo!? «Il n'y avait peut-être personne pour le faire, poursuit Nicholas Carlson. Si elle échoue, elle ne sera pas la première personnalité extraordinaire dans ce cas.» Car le géant des années 90 a perdu sa raison d'être. Il avait été conçu comme LA porte d'entrée d'Internet - un rôle qu'il a cédé depuis à Facebook et Google. D'autres sont plus sévères: «Marissa Mayer n'a pas su choisir ses batailles. Elle a refusé de choisir le business sur lequel nous devions nous focaliser», confie un manager. Plutôt que fermer telle ou telle activité, elle a imposé un coup de rabot à chacune d'entre elles. «Nous aurions dû laisser tomber notre moteur de recherche. Il fait pâle figure face à celui de Google», poursuit le même manager. C'est aussi le reproche qui revient dans la bouche des investisseurs activistes aujourd'hui. Trop lâche, Marissa Mayer n'a pas voulu prendre les décisions qui fâchent. Une faiblesse qui pourrait bien lui coûter sa tête.

Un rire devenu légendaire

Le rire de Marissa Mayer a attiré plus de 1 million de visiteurs sur YouTube, et fait l'objet de multiples compilations sur Internet. Hilarant pour certains, exaspérant pour d'autres, il donne l'impression qu'elle glousse et renifle à la fois. Les plus cruels disent qu'il s'apparente à un bêlement de chèvre, montant vers les aigus avant de dégringoler ensuite. «C'est un tic nerveux, qui fait de Marissa Mayer le parfait stéréotype des «nerd» de la Silicon Valley», commentait le magazine Vanity Fair dans un récent portrait.

Une quarantaine de repreneurs potentiels

Que sera Yahoo! dans un an? Le conseil d'administration a fait appel aux banques Goldman Sachs et JP Morgan pour explorer une éventuelle vente de ses activités Internet... qui forment pourtant son coeur de métier. Il a approché une quarantaine d'entreprises, parmi lesquels des fonds d'investissement (TPG, KKR et Bain Capital), des acteurs télécoms (Verizon, Comcast, AOL, AT & T, etc.) et des groupes de médias (Time, Newscorp, IAC, etc.). Selon le site ReCode, Microsoft pourrait être intéressé par une participation minoritaire. Les candidats ont jusqu'au 11 avril pour se faire connaître. «Si Yahoo! est acheté par un fonds ou un groupe de médias, Marissa Mayer se fera évincer car ce n'est pas sa culture. Si c'est un acteur télécoms, elle a une chance de sauver sa tête», explique un salarié. La PDG espère convaincre son conseil de suspendre le projet de vente: «Nous avons un plan stratégique sur trois ans. Je vois très bien comment nous pouvons redresser Yahoo!», a-t-elle lancé début mars. Le fonds Starboard Value ne l'entend pas de cette oreille: il compte proposer un nouveau board, afin d'écarter Marissa Mayer et de procéder au démantèlement du groupe.

Les grandes dates d'une carrière fulgurante

30 mai 1975naissance de Marissa Mayer à Wausau (Wisconsin).1999Diplômée de Stanford, elle est recrutée par Google. Elle figure parmi les 20 premiers salariés embauchés.2004 L'introduction en Bourse de Google lui rapporte plusieurs centaines de millions de dollars.2008Elle fait son entrée dans la liste des 50 femmes les plus puissantes du monde des affaires établie par le magazine Fortune.Décembre 2009Elle épouse le banquier Zachary Bogue (photo: en 2014).2011Elle est écartée du comité opérationnel de Google.16 juillet 2012Elle devient PDG de Yahoo!.30 septembre 2012 Naissance de son fils.Avril 2013 Elle reconnaît devant le conseil d'administration ne pas avoir trouvé de concept innovant pour relancer le groupe. C'est la fin de l'état de grâce.20 mai 2013Acquisition de la plate-forme de blogging Tumblr pour 1,1 milliard de dollars (photo: avec David Karp, son fondateur). Marissa Mayer a dépensé au total 3 milliards pour acheter une trentaine de start-up.Septembre 2013Elle fait la couverture de «Vogue».9 décembre 2015Le conseil annonce la création d'une entité séparée pour les activités Internet et envisage leur cession.10 décembre 2015 Naissance de ses jumelles.2 février 2016Yahoo! annonce une perte nette de 4,4 milliards de dollars sur l'année 2015 et le licenciement de 15% de ses effectifs.

Jeff Smith, le cauchemar de Yahoo!

Jeff Smith (photo) veut la peau de Marissa Mayer. Engagé dans une lutte sans merci avec la PDG, il a annoncé la semaine dernière qu'il demanderait le remplacement de tout le conseil d'administration lors de la prochaine assemblée générale. Objectif: démanteler l'entreprise et mettre en place un nouveau chef. A la tête de Starboard Value - un fonds de 3 milliards de dollars -, il représente l'un des investisseurs activistes les plus puissants du monde. L'un des plus brutaux aussi: il y a deux ans, il a réussi à limoger tout le conseil de Darden, une chaîne de restaurants américains. Diplômé de Wharton, il a fait ses classes à la Société Générale à New York, dans le département des fusions et acquisitions. Ce n'est qu'en 2011 qu'il a créé Starboard Value. Le jeune fonds a traumatisé plusieurs PDG: il a imposé des changements majeurs chez AOL - forcé de vendre des brevets pour enrichir les actionnaires - et Office Depot, qu'il a pressé de fusionner avec Staples.

Par Lucie Robequain, bureau de New York

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