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Martin Bouygues : «Pourquoi je n'ai pas vendu Bouygues Telecom à Orange»

Martin Bouygues, PDG du groupe Bouygues. Crédit photo: LE FIGARO /Jean-Christophe MARMARA Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

EXCLUSIF - Le projet de mariage de Bouygues Telecom avec Orange a été enterré vendredi soir. Dans un entretien au Figaro, Martin Bouygues explique l'échec du projet.

«Certains ont cru que je bluffais et que je négociais dos au mur. C'était stupide et même puéril de le penser». Comme à son habitude, Martin Bouygues ne mâche pas ses mots. Dans un entretien au Figaro, le PDG du groupe Bouygues s'explique sur les raisons de l'échec des négociations qui avaient été entamées trois mois plus tôt avec Orange, et qui auraient abouti à un partage des actifs de Bouygues Telecom entre Orange, SFR , et Free.

» À LIRE - Martin Bouygues: «Nous étions quatre à la table des négociations, mais seulement trois à vouloir aboutir»

«Ma première préoccupation, essentielle, était le maintien des emplois et du statut des salariés de Bouygues Telecom. La deuxième, c'était que je crois dans l'avenir du secteur des télécoms et que je souhaitais que le groupe Bouygues demeure un acteur dans ce secteur, et donc qu'il trouve sa place d'actionnaire chez Orange. Ensuite, je demandais que le montant de l'opération soit proche de l'offre que nous avait faite Patrick Drahi il y a un an. Enfin, Bouygues ne devait pas assumer seul le risque d'exécution. Toutes ces conditions, je les ai exposées, très clairement, dès le départ. Il n'y avait aucun malentendu possible», explique Martin Bouygues. «Si nous étions quatre à la table des négociations, nous n'étions que trois à vouloir aboutir. Manifestement, l'un des protagonistes nourrissait l'ambition d'avoir le maximum en payant le minimum, tout en gardant la possibilité de se retirer». Martin Bouygues refuse d'en dire plus. Cependant, l'histoire de la négociation (dans Le Figaro du 2 avril) atteste du fait que Free, détenu par Xavier Niel, aurait cherché à obtenir un maximum de garanties en cas de réalisation de l'opération.

Les exigences «très étranges» de Bercy

Pour Martin Bouygues, en tout cas, l'absence d'accord entre les quatre opérateurs a pesé plus lourd dans la balance que les exigences de l'État. «Si nous étions parvenus à un accord entre les quatre opérateurs, ce sujet-là aurait fini, je l'imagine, par trouver sa solution», dit-il, tout en convenant avoir «trouvé très étranges» les exigences de Bercy.

Pour l'avenir, le PDG du groupe Bouygues s'affiche serein. «La consolidation du marché français avait du sens. Mais puisqu'elle n'a pas lieu, nous allons continuer d'évoluer dans un marché à quatre opérateurs. (...) S'agissant de Bouygues Telecom, je ne suis pas inquiet. L'entreprise est parfaitement viable dans un marché à quatre. Elle est la première à avoir fait des efforts de rationalisation, considérables. Sa structure de coûts est une des plus basses du marché, et elle a l'un des meilleurs réseaux mobiles. Le premier trimestre témoignera de notre croissance à la fois dans le fixe et dans le mobile. Nous avons, avec les cash-flows et la puissance du groupe Bouygues, les moyens nécessaires pour investir et continuer de développer Bouygues Telecom.»

» Découvrez l'intégralité de l'interview de Martin Bouygues dans le Figaro du lundi 4 avril et dès à présent dans l'espace Premium du figaro.fr

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174 commentaires
  • Alyssiane Marie-France

    le

    Bravo à Martin Bouygues !!!
    Il ne se laisse pas arnaquer par Orange !!!

  • Gorshak

    le

    De toute façon la ou les raisons réelles ne nous serons pas connu puisqu'on était pas dans le secret des dieux.

  • jean jean 21

    le

    Macron l'a empêché de manger Orange facilement.
    Le pauvre il essait de trouver un bouc-émissaire

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