Panama Papers : Gianni Infantino, président de la Fifa, se dit «consterné»

Le président de la Fifa Gianni Infantino en conférence de presse, le 18 mars 2016 à Zurich.
Le président de la Fifa Gianni Infantino en conférence de presse, le 18 mars 2016 à Zurich. (AFP/MICHAEL BUHOLZER)

    Il avait promis de faire «disparaitre la corruption de la Fifa» et à peine un peu plus d'un mois

    , il est déjà pointé du doigt. Le nom de Gianni Infantino, le nouveau patron du football mondial, est en effet cité dans

    et rejoint la longue liste

    dans cette affaire internationale de fraude fiscale (pour l'instant toutes présumées innocentes).

    Alors qu'il était encore directeur des affaires juridiques de l'UEFA, l'Italien a signé plusieurs contrats commerciaux avec une société offshore, au nom de l'institution européenne, selon le Süddeutsche Zeitung, qui a révélé l'affaire documents à l'appui.  Il s'agissait de céder des droits télévisés en dessous des prix du marché, affirme le quotidien allemand. «Rien n'indique qu'un méfait a été commis par l'UEFA ou par moi-même, a assuré Gianni Infantino dans un communiqué. Je suis consterné et n'accepterai pas que mon intégrité soit mise en doute par certains médias.»

    Le journal de Munich (sud), qui a obtenu les Panama Papers avant d'entamer un vaste travail d'investigation avec une centaine de journalistes, affirme que M. Infantino a signé en 2006 et 2007 des contrats portant notamment sur des droits télévisés sur trois saisons de Ligue de champions avec des hommes d'affaires aujourd'hui poursuivis par la justice américaine dans le scandale de corruption qui secoue la Fifa. La société Cross Trading, basée à Niue, une île du sud-Pacifique, a ainsi acquis en 2006 les droits télévisés pour les saisons de 2006 à 2009 auprès de l'UEFA pour 111.000 dollars, explique le journal. En 2007, elle a également décroché les droits de la Coupe de l'UEFA et de la Supercoupe d'Europe.

    Or les propriétaires de cette société sont les Argentins Hugo et Mariano Jinkis, inculpés aux Etats-Unis pour avoir versé des pots-de-vin en échange de droits de diffusion des compétitions de la Fifa en Amérique du Sud. Cross Trading a ensuite revendu ces droits sur la Ligue des champions pour plus de 311.000 dollars. Le journal allemand s'interroge ainsi sur les raisons qui ont poussé l'UEFA à vendre des droits pour des prix largement inférieurs à ceux du marché.

    Gianni Infantino était alors directeur des affaires juridiques de l'UEFA, un poste qu'il a occupé avant de devenir secrétaire général de l'organisation puis le bras droit du président d'alors, Michel Platini. Contactée par le Süddeutsche Zeitung, l'UEFA a indiqué : «Nous ne savions pas qui étaient à l'époque les véritables propriétaires de Cross Trading».

    «Comme je l'ai déjà dit précédemment, je n'ai jamais fait affaire personnellement avec Cross Trading ni avec ses propriétaires étant donné que le processus d'appel d'offres a été mené par le département Marketing au nom de l'UEFA», a également précisé le patron du foot mondial. Il assure que tous les contrats commerciaux de l'UEFA ont été examinés et que l'organisation a répondu à «toutes les questions des médias concernant les contrats incriminés».

    Les révélations des Panama Papers ont levé le voile sur un vaste système d'évasion fiscale à l'échelle planétaire.

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