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À un an de la présidentielle, les règles de l’élection changent

L’Assemblée a adopté ce mardi la proposition de loi visant à modifier les règles de la présidentielle. L’égalité des temps de parole sera contrainte pendant deux semaines, au lieu de cinq précédemment. Une mesure contestée.

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Les socialistes ne pouvaient compter que sur eux-mêmes ou presque pour ce texte. Pourtant, les points d’accord étaient nombreux. La proposition de loi « pour la modernisation de l’élection présidentielle » répond à diverses attentes, notamment du Conseil constitutionnel, du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et de la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques (CNCCFP).

Le texte prévoit notamment la fermeture des bureaux de vote à 19 heures. Il s’agit de mettre fin au non-respect de l’interdiction de publication des résultats avant 20 heures. La proposition de loi modifie aussi le système des parrainages. Ils seront désormais directement envoyés par les élus au Conseil constitutionnel, afin d’éviter les faux suspenses des dernières éditions. La liste de tous signataires sera publiée. En 2012, 500 noms étaient tirés au sort dans le dossier transmis par le prétendant à l’Élysée. Certains petits candidats regrettent cette transparence qui freinerait d’éventuels parrains.

Réduction de l’égalité des temps de parole

Mais la révolte s’est cristallisée sur une autre nouveauté : la réduction de l’égalité des temps de parole. Elle sera à respecter pendant, non plus cinq, mais deux semaines avant le premier tour. « L’égalité secondarise les émissions politiques », confie un membre du CSA. Cette autorité serait en charge de veiller durant les trois autres semaines à « l’équité » des temps de parole. C’est aussi une demande des chaînes de télévision et de radio qui se plaignent d’une égalité impossible à respecter. « Vous voulez nous soumettre à ce diktat commercial », tempête Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI. « On chercherait à tuer les petits partis au profit de la bande des quatre qu’on ne s’y prendrait pas autrement », renchérit Alain Tourret pour les radicaux de gauche. « C’est une loi pour faire le deuxième tour avant le premier », râle Nicolas Dupont-Aignan, candidat souverainiste.

La droite, elle, arrive divisée. Si Philippe Gosselin, LR, reconnaît les travers de l’égalité de temps de parole, il fustige la « solution bancale » de l’équité, « une sorte d’usine à gaz ». La consigne de son groupe : abstention. Tous ne la respectent pas. Le gouvernement a trouvé 299 voix, soit douze de plus que la majorité requise, pour entériner la « modernisation » de l’élection présidentielle. Malgré la défection de 18 membres du groupe socialiste, il a pu compter sur 22 soutiens LR, dont les nordistes Bernard Gérard et Sébastien Huyghe.

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