"Quand j'ai travaillé sur le dossier Blablacar en 2007, je n'y ai pas cru". L'aveu de François Bracq, responsable du programme Scale Up de Google, n'est pas seulement une provocation. C'est surtout le constat que le monde a profondément changé en quelques années. A l'époque, en effet, "on n'y croyait pas, rappelle-t-il, les réseaux d'aide aux entrepreneurs n'étaient pas aussi développés que maintenant".
Bref, il est passé à côté d'une licorne valorisée aujourd'hui plus d'un milliard d'euros. Depuis, les mentalités ont changé, notamment grâce à des succès comme Blablacar, Uber ou encore Airbnb qui ont montré qu'on peut partir de zéro et arriver très vite à une valorisation importante. Même si la France est encore en retard par rapport aux autres pays, elle est une terre d'opportunités, et pourrait l'être encore davantage. "Selon un rapport de Mckenzie, rappelle-t-il, si nous étions au niveau des Anglais, nous pourrions avoir 100 milliards d'euros de PIB en plus".
1 start-up sur 2 ne dépasse pas les 5 ans
Mais, s'il reconnaît que l'accélération des entreprises n'a jamais été aussi bonne, et que rien n'a jamais été aussi facile pour démarrer une entreprise, il souligne aussi le danger de ce qu'il appelle "la vallée de la mort", autrement dit le risque pour une entreprise de disparaître dans les cinq ans qui suivent sa création. "En France, martèle-t-il, 50% des start-up ne passent pas le cap des cinq ans". C'est pourquoi Google a lancé son programme Scale Up, destiné à accompagner les start-up pour les aider à franchir ce cap. "Trois ou quatre ans, c'est le moment où l'entrepreneur se retrouve seul pour traverser la vallée de la mort. C'est là que nous allons l'aider en partageant avec lui notre expérience de l'hyper-croissance et l'accès à l'information".
Scale Up est là pour répondre aux questions des start-up sur les tendances du marché, grâce aux données que possèdent Google et grâce aux programmes d'intelligence artificielle qui peuvent trier les données. "Avoir un bon produit est attendu, explique-t-il, le différenciant, c'est le marketing. Il faut aller chercher l'audience. Scale up donne cette possibilité grâce à l'analytics". François Bracq achève sa présentation en annonçant qu'il va écouter attentivement les pitch de l'après-midi. Plus question pour lui de rater une licorne!