La publicité commerciale débarque sur Radio France

Photo prise le 04 septembre 2006 à Paris de l'entrée de France Inter à la Maison de la Radio.
Photo prise le 04 septembre 2006 à Paris de l'entrée de France Inter à la Maison de la Radio. (AFP/JEAN AYISSI)

    La fin d'un long feuilleton. Plusieurs antennes de Radio France (France Inter, France Info et France Bleu) pourront désormais, comme les radios privées, diffuser de la «publicité de marques», mais sans dépasser 30 minutes par jour,

    . En revanche, la publicité reste interdite sur France Musique, France Culture, FIP et Mouv.

    Depuis 1987, les radios publiques pouvaient seulement accepter des «messages de publicité collective ou d'intérêt général», comme ceux des groupes publics, des mutuelles ou des administrations.

    La nouvelle ministre de la Culture, Audrey Azoulay, avait annoncé cette autorisation mi-mars

    . Tout en promettant qu'il n'y aurait pas de «tunnels de publicités». Car cette mesure, que réclamait Radio France pour accroître les ressources du groupe, est strictement limitée.

    Pour éviter de trop concurrencer les radios privées, les promotions occasionnelles dans le secteur de la distribution - par exemple pour une foire aux vins ou une promo dans les hypermarchés - qui constituent souvent la majorité des spots sur les radios privées, sont interdites, de même que les publicités pour l'alcool et le tabac.

    La durée des publicités sera limitée sur chaque antenne publique à 17 minutes par jour en moyenne, sans pouvoir excéder 30 minutes, bien moins que les radios commerciales, qui vont jusqu'à 12 ou 14 minutes par heure.

    Dans la matinale (07H00-09H00), les spots ne pourront dépasser trois minutes par jour en moyenne annuelle et huit minutes pour un jour donné, et chaque spot ne devra pas durer plus de 1 mn 30.

    Il faudra aussi désormais un jingle publicitaire, «un indicatif sonore aisément identifiable» avant chaque séquence de publicité.

    Les parrainages d'émissions par des sponsors commerciaux sont autorisés, sauf pour les journaux, les émissions d'informations et les chroniques d'opinion. Pour éviter l'omniprésence d'une marque, Radio France ne pourra tirer ses recettes publicitaires à plus de 15% d'un même annonceur.

    «Nous sécurisons une ressource importante pour Radio France, sans dénaturer ses antennes, afin de préserver son identité de service public et ne pas rebuter les auditeurs», a commenté la ministre de la Culture Andrey Azoulay mercredi dans Le Figaro.

    Les recettes publicitaires ne représentent que 6% du budget de Radio France (soit 42 millions pour 2016), sur un budget total de plus de 690 millions, attendu avec un déficit de 16,5 millions cette année.