On dirait l’intrigue d’un film catastrophe : “Une étoile proche explose, éclipsant le Soleil dans le ciel, commence Science. Cet étalage de lumière fugace souffle au loin la couche d’ozone de la Terre, laissant ses habitants – humains et autres – exposés à la pleine force des radiations du Soleil. Les cas de cancers flambent, les récoltes sont mauvaises, et la civilisation s’effondre.”

Tiré par les cheveux, ce scénario ? Peut-être, répond le magazine scientifique.

Mais deux équipes indépendantes de chercheurs ont trouvé des preuves que, au cours des dix derniers millions d’années, notre planète a en effet été exposée à plusieurs supernovae [ensemble des phénomènes produits par l’explosion d’une étoile] proches”.

Et ces explosions ont bien impacté la Terre, sans que cela provoque pour autant la mort ou les destructions évoquées.

Un isotope venu d’ailleurs

“Les périodes de bombardements mises en lumière par les deux équipes ne coïncident pas avec des extinctions de masse”, assure le site BBC News. Les études, toutes deux publiées mercredi 6 avril sur le site de la revue Nature, se sont attachées à analyser des dépôts d’un isotope radioactif du Fer, le 60Fer, qui n’existe pas naturellement sur Terre.

“Donc, si on trouve du 60Fer sur Terre, cela signifie qu’il provient de quelque part ailleurs dans l’espace”, indique au Christian Science Monitor Anton Wallner, physicien nucléaire à l’Université nationale australienne, qui a corédigé l’une des deux études. Avec son équipe, il a creusé la croûte océanique à la recherche d’échantillons de cet isotope. “L’équipe a prélevé plus de 100 échantillons de fonds marins à travers le monde et observé les couches de sédiments afin d’identifier les sections contenant du 60Fer”, poursuit le journal.

Modélisation

De son côté, l’autre équipe a utilisé des données existantes pour établir un modèle qui permette de déterminer où et quand – à l’échelle du Cosmos – des supernovae se sont produites. “Leurs analyses suggèrent que deux des supernovae étaient suffisamment proches pour avoir contribué à la présence de 60Fer sur la Terre : la première il y a 2,3 millions d’années, la seconde il y a 0,8 million d’années – toutes deux placées à environ 300 années-lumière de la Terre”, détaille Science.

L’analyse d’échantillons prélevés sur la Lune, rapportés par plusieurs missions Apollo et publiées dans Physical Review Letters, montre “des preuves claires de dépôt de 60Fer provenant des mêmes sources de supernovae que les échantillons identifiés sur Terre”, souligne Science.

Pour le site spécialisé dans l’espace Space, même si les supernovae repérées n’étaient pas suffisamment proches de la Terre pour provoquer d’extinction de masse, “les radiations issues des explosions ont pu influencer le climat”, et ainsi la façon dont la vie aurait évolué.