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Amnistie internationale critique la position du Canada sur l'Iran et l'Arabie saoudite

Des badauds assistent à une exécution en Iran (archives)

Des badauds assistent à une exécution en Iran (archives)

Photo : AP/Hamideh Shafieeha

Radio-Canada

Malgré le bilan alarmant d'Amnistie internationale, le Canada maintient sa position devant l'Iran et l'Arabie saoudite. Les questions liées aux droits de la personne dans ces deux pays — avec en toile de fond la reprise d'un dialogue et la vente de blindés — n'ont cessé de hanter le gouvernement Trudeau depuis son arrivée au pouvoir.

Un texte de Marc GodboutTwitterCourriel

Ces deux pays sont en grande partie responsables de la hausse considérable des exécutions dans le monde. En Arabie saoudite, les exécutions ont connu un bond de 76 % en un an, alors que l'Iran est responsable de 82 % des mises à mort recensées au Moyen-Orient par Amnistie internationale en 2015.

Le Canada doit certainement envoyer un message plus fort aux gouvernements de l'Iran et de l'Arabie saoudite.

Une citation de Alex Neves, secrétaire général d'Amnistie internationale Canada

Le gouvernement Trudeau doit à nouveau répondre aux critiques. Mais le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, ne voit pas de cause à effet entre la hausse des exécutions et la politique de son gouvernement.

Regardez, en Arabie saoudite nous sommes présents et les exécutions augmentent. En Iran, nous ne sommes pas présents et les exécutions augmentent.

Une citation de Stéphane Dion, ministre des Affaires étrangères

Malgré ces nouvelles données publiées par Amnistie internationale, le gouvernement défend son approche, qui vise à miser sur les liens diplomatiques plutôt que de boycotter les relations.

« Nous allons nous efforcer d'être très francs et très directs avec ces pays-là et avec ces gouvernements-là, mais en même temps d'être présents pour essayer de trouver des poignées au sein de cette société-là pour la faire évoluer », dit le ministre.

Il note par exemple que, chaque année, le Canada accueille des milliers d'étudiants saoudiens. Il croit que, de retour dans leur pays, ceux-ci seront « plus ouverts à libéraliser leur propre société, incluant la lutte contre la peine de mort ».

Canadiens condamnés à mort, nouvelle politique

Le gouvernement ne veut surtout pas envoyer de message flou au sujet de la peine de mort.

Sous les conservateurs, les demandes de clémence pour les Canadiens condamnés à la peine de mort n'étaient plus systématiques. Elles étaient formulées au cas par cas. Le Canada se retrouvait seul, parmi les pays qui ont aboli la peine capitale, à ne pas solliciter la clémence pour ses citoyens.

Les libéraux mettent ainsi fin à l'approche sélective qui était en place depuis 2007.

« Fini le cas par cas, le Canada est contre la peine de mort, nous sommes un pays abolitionniste et on va le dire partout et en toute circonstance et certainement là où les Canadiens eux-mêmes sont menacés de peine de mort », explique Stéphane Dion.

En date du mois de mars, 1457 Canadiens étaient emprisonnés à l'étranger.

Pour des raisons de confidentialité, le gouvernement ne veut divulguer ni combien d'entre eux sont condamnés à mort ni dans quel pays ils sont détenus. Le ministère des Affaires étrangères se contente de dire que « très peu de détenus sont condamnés à mort ».

Le cas le plus connu est celui de Ronald Smith, un Albertain qui est condamné à la peine capitale au Montana pour le meurtre de deux Autochtones. L'Albertain de 54 ans s'est battu pendant des années pour que sa peine de mort soit commuée en emprisonnement à vie, mais en vain. Le refus du gouvernement Harper de demander la clémence du Canadien avait rompu avec une vieille tradition.

Un autre Canadien, le Terre-Neuvien Robert Bolden, est dans le couloir de la mort en Indiana pour avoir tué un gardien de sécurité.

« Ce changement de la politique canadienne est très important. Et certainement que ça va faire une différence pour quelqu'un qui est condamné dans un autre pays », soutient Alex Neve, d'Amnistie internationale.

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