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Maroc

Des juristes défenseurs de prisonniers sahraouis explusés du Maroc

Le Maroc a expulsé jeudi matin une délégation de juristes européens qui se trouvaient à Rabat pour apporter leur soutien à des détenus sahraouis. Les juristes français, belge et espagnols espéraient attirer l'attention sur le cas de treize prisonniers qui ont récemment fait une grève de la faim pour protester contre leur détention.

Le juge Jesus Maria Martin et l'avocate espagnole Altamira Guelbenzu à l'aéroport de Madrid après leur expulsion du Maroc, le 7 avril 2016.
Le juge Jesus Maria Martin et l'avocate espagnole Altamira Guelbenzu à l'aéroport de Madrid après leur expulsion du Maroc, le 7 avril 2016. REUTERS/Sergio Perez
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Maître Ingrid Metton comme ses confrères ont été expulsés jeudi matin. A Rabat, les autorités affirment qu’ils étaient « entrés au Maroc pour semer le trouble et porter atteinte à l'ordre public » et qu'ils n'avaient « ni pris contact avec un procureur, ni demandé à rencontrer un responsable au ministère de la Justice, et encore moins demandé une autorisation pour aller rendre visite aux prisonniers ». Pire encore, selon les autorités marocaines, « une conférence de presse avait été programmée sans aucune autorisation préalable ».

« Nous n’avons jamais su pourquoi nous avions été arrêtés, nous n’avons jamais vu notre avis d’expulsion, explique Maître Metton. Je suis attristée de constater qu’aujourd’hui le Maroc considère comme légitime d’expulser des avocats, des magistrats et des juristes qui viennent de façon parfaitement officielle, avec des rendez-vous pris auprès des autorités marocaines pour discuter de l’application du droit marocain. »

En 2013, un tribunal militaire marocain avait condamné treize Sahraouis à de lourdes peines de prison après des affrontements meurtriers dans un campement de « protestation » près de Laayoune. Les condamnés sont tenus pour responsables de la mort de neuf agents de sécurité marocains.

C’est pour attirer l’attention sur leur cas et leur grève de la faim, qui s’est récemment achevée après 36 jours, que huit juristes se sont rendus à Rabat. « Leur condamnation est fondée uniquement sur la base d’aveux obtenus sous la torture. Aucune enquête sur les faits de tortures n’a été réalisée », affirme-t-elle.

L'administration pénitentiaire, de son côté, dément que des prisonniers aient fait une quelconque grève de la faim.

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