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« Panama papers » : Richard Attias, l’offshore sans complexe

L’homme d’affaires marocain et son épouse Cécilia ont des sociétés dans plusieurs paradis fiscaux, « en toute légalité », dit-il. Son groupe entend d’ailleurs développer ses activités dans les Caraïbes.

Par  et

Publié le 06 avril 2016 à 16h29, modifié le 25 mai 2016 à 16h31

Temps de Lecture 3 min.

Richard Attias, en octobre 2015 à Paris.

« Ne soyez pas surpris si dans le futur nous créons une filiale en Amérique latine. » Richard Attias préfère prévenir. L’homme d’affaires marocain, spécialisé dans la communication d’influence, a l’offshore heureux. Et même l’offshore en couple, avec son épouse Cécilia, ex-Sarkozy.

Citoyen marocain, il dirige à New York Richard Attias & Associates, un groupe dont le siège est à Dubaï. M. Attias s’est fait une spécialité d’organiser des forums où s’entremêlent conférences et réseautage, business et politique, et cela dans des pays émergents, souvent africains : Gabon, Congo-Brazzaville, Rwanda, Egypte. Son New York Forum Africa se déroule chaque année depuis 2012 à Libreville, au Gabon, sous le patronage du président Ali Bongo. Il y essuie régulièrement les critiques de l’opposition ou de la société civile.

Son groupe compte des filiales en France, aux Etats-Unis, au Maroc ou aux Emirats arabes unis. Et donc bientôt peut-être dans les Caraïbes. Richard Attias est de ces hommes d’affaires qui reconnaissent recourir à des sociétés aux îles Vierges britanniques et au Delaware, cet Etat américain au régime fiscal opaque auquel l’administration Obama veut mettre fin. S’il a choisi l’offshore c’est, dit M. Attias, pour des raisons pratiques et pour développer ses activités « en toute légalité ».

Un « patchwork » offshore

L’une de ses anciennes sociétés, The Experience by Richard Attias Ltd, a été enregistrée aux îles Vierges britanniques le 20 janvier 2010 par la firme panaméenne Mossack Fonseca, à la demande d’un cabinet de consultants de Dubaï. Selon les « Panama papers », Richard Attias est l’un des cinq actionnaires de cette société. Son épouse, Cécilia Attias, a été associée dans la holding du groupe, dont 30 % des parts ont été acquises en 2014 par le géant de la communication et de la publicité WPP. Le reste de l’actionnariat est composé de holdings domiciliées au Royaume-Uni, en Arabie saoudite, aux îles Caïmans et aux îles Vierges britanniques. Un « patchwork » à l’image de la planète Attias, un monde global et désinhibé.

The Experience by Richard Attias Ltd. a été mise en liquidation en novembre 2014. « N’ayant pas eu d’activités dans cette région avec cette société, elle a été dissoute. Aussi simple que cela », explique Richard Attias en réponse aux questions du Monde. Des activités aux Caraïbes qui semblent avoir simplement tardé à se matérialiser. « Je vais annoncer prochainement un très grand forum que l’Etat des Bahamas m’a demandé d’organiser », affirme l’homme d’affaires en soulignant la qualité des infrastructures sur place, notamment hôtelières. Il est également question d’un autre forum, au Panama. « J’ai rencontré [Juan Carlos Varela], le président du Panama, il y a deux mois. Il m’a tellement séduit que je vais organiser un forum au Panama en 2017. C’est un type formidable, très business-business ! Il faut se pencher sur ce pays. »

Lire l’entretien avec Richard Attias réalisé en 2015 : « Ne mettez pas en doute mon éthique »

L’apôtre francophone du « nation branding », le marketing d’un pays, assume sa position, tranchée, sur les questions fiscales.

« Pourquoi tous ces Européens, et il y a des cadors parmi eux, sont-ils tentés d’aller [mettre leur argent] au Panama ? Il ne faut pas les diaboliser. La fiscalité est étouffante. Ils ne peuvent plus entreprendre, ils ne peuvent plus investir. Je suis marocain, je ne paie pas d’impôts, c’est un privilège et c’est très bien comme ça !
– Vous n’en payez pas au Maroc ?
– Non, parce que je suis résident à Dubaï. »

L’homme d’affaires affirme que ses sociétés payent leurs impôts dans chacun des pays où il a une activité. Il a créé, en 2009, une nouvelle société, dormante pour l’instant, pour investir dans la nouvelle économie. Newco, c’est son nom, est établie dans l’état américain du Delaware. « C’est là où les procédures administratives sont les plus simples et les sociétés se créent en vingt-quatre heures », précise-t-il.

Mise à jour, mardi 12 avril :  Contrairement à ce que nous indiquions dans une première version de cet article, M. Attias est marocain et non franco-marocain, comme il nous l’a précisé dans le droit de réponse publié ci-dessous.

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