Beyoncé, ici aux Grammy Awards, en 2015, s'est longuement entretenue au magazine ELLE à propos du féminisme, de sa carrière et de sa nouvelle ligne de vêtements.

Beyoncé, ici aux Grammy Awards, en 2015, s'est longuement entretenue au magazine ELLE à propos du féminisme, de sa carrière et de sa nouvelle ligne de vêtements.

BEImages/MAXPPP/Jim Smeal

Après un silence de deux ans dans les médias, Beyoncé a accordé une interview au magazine ELLE. La version américaine du titre a mis en ligne l'entretien, tandis que la version française lui accorde sa couverture ce vendredi 8 avril. Dans cet entretien fleuve, la chanteuse évoque sa nouvelle ligne de vêtements, Ivy Park, mais revient également sur son engagement féministe, le pouvoir des femmes et ses combats en faveur de l'égalité raciale.

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"Je suis juste fatiguée des cases dans lesquelles on cherche à m'enfermer"

En matière de féminisme, la chanteuse précise le sens que revêt le terme à ses yeux: "Je ne suis pas tout à fait sûre que les gens comprennent ce qu'est vraiment une féministe, mais c'est très simple. C'est quelqu'un qui croit en l'égalité des droits entre les hommes et les femmes. Je ne comprends pas la connotation négative de ce mot." Elle insiste sur le fait que ce dernier ne concerne d'ailleurs pas que les femmes: "Si vous êtes un homme qui pense que sa fille devrait avoir les mêmes droits et les mêmes opportunités que son fils, alors vous êtes féministe."

Bien qu'engagée auprès des organisations caritatives Chime for Change et Global Citizen, l'interprète de Single Ladies refuse d'être cataloguée dans la défense d'une seule cause: "Oeuvrer pour la fin de ces inégalités, c'est être féministe, mais c'est aussi être humaniste. [...] Je ne veux pas m'autoproclamer féministe pour faire comprendre que c'est ma priorité numéro 1, au détriment du racisme, du sexisme ou de quelque autre combat. Je suis juste fatiguée des cases dans lesquelles on cherche à m'enfermer."

La chanteuse, à la tête d'un empire de 250 millions de dollars, évoque également son rapport à l'empowerment et sa prise de pouvoir progressive: "J'ai découvert que j'avais du pouvoir après le premier album des Destiny's Child. Le label ne se rendait pas vraiment compte que nous étions des pop stars. Ils nous sous-estimaient, et cela les conduisait à nous autoriser à écrire nos propres chansons et à écrire le scénario de nos vidéos. Finalement, c'est ce qui pouvait nous arriver de mieux: c'est à ce moment que je suis devenue une artiste et que j'ai pris le contrôle des choses."

"Je suis fière de ce que j'ai créé"

Beyoncé revient au passage sur la polémique qui a suivi la diffusion de la vidéo de Formation, dans laquelle elle rend hommage aux combats des Afro-américains. "Je suis une artiste, et je pense que l'art le plus puissant est souvent celui qui est le moins bien compris", déclare-t-elle.

La chanteuse profite de l'occasion pour répondre à ses détracteurs: "Quiconque perçoit mon message comme étant "anti-police" se fourvoie totalement. J'ai tant d'admiration et de respect pour les policiers et leurs familles qui se sacrifient pour notre sécurité. Mais soyons clairs: je suis contre la violence et l'injustice policière. Ce sont deux choses bien distinctes. Si le fait de célébrer mes racines et ma culture par le prisme du Black History Month a pu gêner certaines personnes, qu'elles sachent que ces revendications étaient présentes bien avant cette vidéo, et bien avant moi. Je suis fière de ce que j'ai créé et fière d'être partie prenante d'un débat qui fait évoluer les choses dans le bon sens."

Ivy Park, une collection pour être bien dans son corps

Beyoncé est par ailleurs en pleine promotion de sa nouvelle marque de vêtements de sport, Ivy Park, lancée ce mois-ci en joint-venture avec Topshop. "Cette collection s'adresse aux femmes qui travaillent avec, et non contre leur corps", explique-t-elle. Très impliquée dans le processus créatif de la collection, on peut compter sur elle pour leur portabilité: "Comme j'ai passé ma vie à répéter et à m'entraîner, j'étais très exigeante à propos de ce que je demandais." On n'en doute guère.

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