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Attentats de Bruxelles

Arrestation de Mohamed Abrini : la fin du mystère de «l’homme au chapeau»?

Selon plusieurs médias, le troisième homme filmé à l’aéroport de Zaventem le jour des attentats de Bruxelles pourrait être Mohamed Abrini, arrêté vendredi. Le parquet fédéral belge, pour qui «l'enquête se poursuit», ne confirme ni n'infirme pour l'instant.
par Pierre Alonso, Jean-Manuel Escarnot et Willy Le Devin
publié le 8 avril 2016 à 20h41

Comme Salah Abdeslam le 18 mars, Mohamed Abrini a finalement été interpellé vivant, un vendredi, en fin d'après-midi. Les policiers belges l'ont cueilli dans la commune d'Anderlecht, située en périphérie de Bruxelles, avec deux autres personnes. Selon plusieurs médias, il pourrait être le troisième homme de l'aéroport de Zaventem, activement recherché depuis les attentats du 22 mars. Vendredi soir, le parquet fédéral belge après avoir confirmé «plusieurs arrestations dans le cadre des attentats à l'aéroport National (Zaventem) et Bruxelles (métro Maelbeek)», a simplement indiqué que «l'enquête se poursuit pour savoir s'il est» cette troisième personne, surnommée depuis la diffusion d'images de vidéos de surveillance de l'aéroport comme «l'homme au chapeau». 

La veille, le même parquet fédéral avait tenu une conférence de presse au cours de laquelle un nouvel appel à témoins, très étoffé, avait été dévoilé. Le parcours de l'homme au chapeau y était révélé avec force détails, captés à de multiples reprises par les caméras de vidéosurveillance. A l'image désormais célèbre des trois terroristes poussant leurs chariots à bagages - dont les deux kamikazes Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui -, les autorités ajoutaient plusieurs minutes de films, et un suivi détaillé du fuyard. A 7h58, une minute avant la double explosion, il sort de l'aéroport, longe l'hôtel Sheraton, traverse le parking de la société de location de voitures Avis, puis s'engage à pieds dans la commune de Zaventem.

«Serre-file»

Un peu moins de deux heures plus tard, il réapparaît à la place du Général-Meiser avant de s’évaporer à nouveau à 9h50 à hauteur du carrefour avec la rue du Noyer, à l’extrémité sud de la commune de Schaerbeek. Entre-temps, l’homme au chapeau a abandonné une veste couleur crème. Le parquet fédéral a sommé toute personne l’ayant retrouvé à se signaler, le vêtement pouvant recéler d’intéressantes traces ADN.

Depuis le début de l'enquête sur les attentats de Bruxelles, qui ont fait 32 morts, l'homme au chapeau intrigue les policiers. Selon un chef de groupe de recherche de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), «il semble être le serre-file des deux autres : il est là pour contrôler que tout se passe bien et accompagner les kamikazes jusqu'au bout. Il est peut-être lesté lui aussi d'une ceinture, prêt à se faire péter si ça dérape».

Contrairement aux deux autres, l'homme au chapeau est effectivement parti avant l'explosion. Il transportait lui aussi une valise, qui comportait la plus lourde charge de TATP - mais qui n'a heureusement pas explosé sur le moment. Fayçal C. a d'abord été soupçonné d'être ce troisième homme. Interpellé le 24 mars, il est resté quatre jours en détention avant de démontrer, alibi à l'appui, qu'il ne faisait pas partie du trio.

Explosion

Un autre suspect des attentats de Bruxelles aurait également été arrêté, vendredi. Il était activement recherché, pour sa proximité avec le kamikaze du métro Maelbeek, Khalid El Bakraoui, qui s’était fait sauter un peu plus d’une heure après l’attentat de l’aéroport. L’homme avait été vu en sa compagnie peu avant l’explosion dans la rame. Il s’agirait d’Osama Krayem.

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