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SuisseLa criminalité en «col blanc» est en forte augmentation

En 2013, les tribunaux suisses ont clos au total 58 cas de criminalité économique. Par rapport à l'année précédente (64 cas), cela correspond à un recul de 9,4%, a précisé mardi le cabinet de conseil et d'audit comptable KPMG dans un communiqué relatif à son dernier baromètre.

Si la somme totale des dommages est nettement plus élevée, c'est parce que quatre délits de plus de 125 millions ont particulièrement pesé. Comme en 2012, KPMG constate pour 2013 majoritairement des délits de détournement (20 cas) et de gestion déloyale (12 cas).

«La principale motivation des fraudeurs est de combler des lacunes de financement ainsi que de contribuer à un certain style de vie, comprenant entre autres le jeu et l'acquisition d'articles de luxe», note KPMG.

Quatre cas particulièrement graves ont occupé la justice. Les deux plus importants dommages se montent chacun à 150 millions de francs, l'un a été jugé par la Cour suprême de Zurich et l'autre par le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. En Suisse romande, le cas le plus grave a été jugé à Genève par le tribunal pénal qui a condamné un ancien employé de banque pour cause de détournement de 134,4 millions.

Zurich reste le canton avec le plus grand nombre de cas (21), même s'ils sont en régression par rapport à 2012 (30). Cette région occupe également la première place avec un volume de dommages de 252,8 millions. Elle est suivie par le Tessin (188,5 millions), avec des délits toutefois beaucoup moins nombreux (5 cas).

La région lémanique arrive en 3e position en termes de volume (134,4 millions), même si le nombre de cas est faible (2). Dans l'Espace Mittelland, le nombre de délits est en hausse - passant de 6 à 9 en un an - mais la somme totale est en recul, baissant de 41 à 30 millions de francs.

Managers: les plus gros dommages

En 2013 également, ce furent les employés exerçant des fonctions de cadres qui, parmi les personnes condamnées pour délit économique, ont causé le plus gros volume de dommages, soit 501,7 millions. En revanche, les simples employés ont été moins impliqués (6 cas) dans de tels délits, et aucun cas de criminalité organisée n'a été recensé.

En outre, le dommage causé par les clients affiche un net recul, celui-ci ayant baissé de 31,1 millions (2012) à 1 million l'an dernier. Les trois délits commis par des clients ayant été condamnés concernaient des instituts financiers, a précisé KPMG.

En 2013, les entreprises commerciales et les instituts financiers ont été moins concernés par les délits que ce ne fut le cas l'année précédente (12 cas, contre 21). Mais le volume de dommages a nettement augmenté dans les deux entités. Les instituts financiers ont été les plus touchés avec une somme de 369 millions, contre 70,7 millions en 2012.

Secteur public en ligne de mire

Par rapport à 2012, le nombre de cas dans lesquels les administrations publiques ont été lésées a augmenté de quelque 80%, avec 18 délits enregistrés. L'escroquerie des assurances sociales et la gestion déloyale constituaient, dans cette catégorie de victimes, le délit le plus fréquent avec huit cas. Les auteurs des délits sont majoritairement des employés d'Etat avec fonctions d'encadrement.

Au niveau du profil type du fraudeur, il s'agit dans quelque 82,7% d'hommes ou de groupes constitués par des hommes (48 cas). Dans quatre cas seulement, des femmes étaient à l'oeuvre. Six autres délits ont été commis par des groupes ou couples mixtes.

KPMG rappelle que les entreprises touchées par la criminalité économique sont loin de poursuivre tous les délits en justice. «Un grand nombre de cas ne sont pas signalés», suppose le cabinet d'audit qui s'attend encore à une nouvelle augmentation de ces chiffres.

«Cette situation devrait encore s'aggraver du fait de la crise financière économique et parce que ce type de délit n'est généralement découvert qu'après deux à trois ans», conclut KPMG.

ats