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Le PS se prononce à l’unanimité pour une primaire... pour mieux l’enterrer

Le PS a fixé des conditions qui font que, sauf coup de théâtre, la primaire à gauche ne devrait pas être possible.

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Le conseil national du PS réuni ce samedi a approuvé à l'unanimité le principe d'une primaire

Par Grégoire Poussielgue

Publié le 9 avr. 2016 à 19:05

Le Parti socialiste est pour une primaire dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017. Réuni ce samedi, son conseil national, parlement du parti , s’est prononcé à l’unanimité en faveur de cette option, lancée début janvier dans un appel publié dans le journal « Libération ». Mais le PS a fixé des conditions qui font que, sauf coup de théâtre, la primaire à gauche ne devrait pas être possible.

« Le PS réaffirme sa volonté de voir la primaire de toute la gauche aboutir. Il rejette toute tentative de lui fixer un périmètre excluant a priori une des sensibilités de l’ensemble de la gauche. Il demande simplement que les candidats et les partis qui les soutiennent d’engagent à soutenir le gagnant », peut-on lire dans la résolution adoptée par le bureau national du PS. « On peut pas dire être favorable à la primaire, mais dire qu’on ne soutiendra pas le vainqueur », a précisé Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, après le conseil national.

Des partenaires qui semblent peu enclins à soutenir François Hollande s'il gagne

Cette condition semble évidente sur le papier : au premier tour de la présidentielle, le vainqueur de la primaire doit être soutenu par les battus. Exactement ce qui s’est passé en 2011, lorsque François Hollande a remporté la primaire qui n’intégrait alors que le PS et les radicaux de gauche. Pour Jean-Christophe Cambadélis, la présence quasi-assurée du Front national au second tour de la présidentielle en 2017 rend impérative l’union de la gauche dès le premier tour.

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Mais, sauf coup de théâtre, c’est une condition qui ne peut être remplie aujourd’hui, tant les partenaires de la primaire, communistes et écologistes, semblent peu enclins à soutenir François Hollande s’il gagne. Pour Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, François Hollande est « disqualifié » pour représenter la gauche.

EELV décidera en juin de son éventuelle participation à la primaire

Quant aux écologistes d’EELV, qui ont quitté le gouvernement en avril 2014 et ne ménagent pas leurs critiques depuis , il est hors de question de donner un blanc-seing au vainqueur de la primaire. A leurs yeux, il faut d’abord se mettre d’accord sur les grandes lignes d’un programme. « Nous ne participerons pas à une primaire de casting où celui qui gagne décide de tout. La primaire ne donne pas de légitimité, elle règle seulement la question du leadership », estime David Cormand, secrétaire national d’EELV. EELV décidera lors de son congrès en juin s’il participe ou non à la primaire de la gauche. Mais David Cormand ne cache pas son scepticisme : ce sera sans doute non. EELV a finalement adopté ce samedi une motion accueillant "avec intérêt" l'organisation d'une primaire de gauche, mais exigeant la mise en place d'un "périmètre politique" qui obligerait le gagnant vis-à-vis des autres candidats, selon le texte de cette motion.

Il ne peut être fait au PS le reproche de refuser de jouer le jeu de la primaire. Il répond ainsi aux attentes de ses électeurs, puisque, selon un sondage paru samedi matin dans « Le Figaro », trois électeurs de gauche sur 4 sont favorables à une primaire. Elle figure dans les statuts du parti, mais ceux-ci prévoient une primaire « citoyenne », ce qui laisse la porte ouverte à toutes les interprétations. Mais le PS, qui serait l’ossature de cette primaire compte tenu de son poids et de ses moyens, entend aussi la faire à ses conditions.

La question du nombre de candidats à la primaire n'a pas été tranchée

Jean-Christophe Cambadélis a prévu d’écrire aux responsables du PC et d’EELV dès lundi, afin de connaître leur position sur la question du soutien au vainqueur de la primaire. Il attend une réponse au moment des congrès respectifs des deux formations, début juin. Nul ne doute de la teneur de la réponse.

Au cours du bureau national, l’épineuse question du nombre de candidats socialistes à cette primaire n’a pas été tranchée. Les frondeurs militent pour plusieurs, estimant que François Hollande n’est plus le candidat naturel du parti, malgré son statut de président sortant. La ligne légitimiste du PS est favorable à une seule candidature, qui serait évidemment celle de François Hollande. La question sera traitée lors du prochain conseil national en juin, pile au moment des réponses (sans doute négatives) des communistes et des écologistes. La question sera alors de savoir s’il faut organiser ou non une primaire interne au PS……

Grégoire Poussielgue

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