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Un éventail de mesures pour tenter de réconcilier l'exécutif avec la jeunesse

Manuel Valls rencontre les syndicats étudiants et lycéens ce lundi. Outre la prolongation des bourses, une aide à la complémentaire santé est évoquée.

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Manuel Valls reçoit ce lundi matin à Matignon les syndicats étudiants et lycéens pour un sommet social spécial jeunes.

Par Leïla de Comarmond

Publié le 10 avr. 2016 à 21:49

Ils ont peiné à être considérés comme des interlocuteurs légitimes mais, cette fois-ci, ça y est. Manuel Valls reçoit ce lundi matin à Matignon les syndicats étudiants et lycéens pour un sommet social spécial jeunes qui ne dit pas son nom. Face à la contestation du projet de loi travail, le Premier ministre a longtemps rechigné, tentant de contourner l’Unef en favorisant la Fage, seconde organisation estudiantine.

Lors de ses annonces sur l’évolution du texte, le 14 mars, les seules mesures destinées aux jeunes visaient à satisfaire ce dernier, allié revendiqué de la CFDT, notamment avec l’extension de la Garantie jeunes. Mais le Premier ministre a finalement dû se résoudre à entamer un dialogue avec l’Union nationale des étudiants de France, se déclarant le 1er avril « prêt à regarder » ses propositions. Mercredi dernier, l’Unef mais aussi la Fage et les syndicats lycéens ont donc été reçus en bilatérale par les ministres de l’Education nationale, du Travail et de la Jeunesse. Cinq jours plus tard, le chef du gouvernement les réunit pour leur présenter un en­semble de mesures en faveur des jeunes fortement inspiré du cahier revendicatif de l’Unef.

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La prolongation des bourses étudiantes

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« Ce sera très ambitieux », promet-on au gouvernement. La négociation s’est déroulée au plus haut niveau de l’exécutif, François Hollande et Manuel Valls intervenant eux-mêmes en direct sur le dossier.

Parmi les mesures attendues figure la prolongation des bourses étudiantes jusqu’à l’entrée dans la vie active, dès la rentrée 2016. « Une vraie réponse à un vrai problème », a reconnu la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, mercredi. Une fourchette de quatre à six mois est évoquée. Verser les bourses – qui bénéficient à un tiers des étudiants – quatre mois supplémentaires, à la fin de la scolarité, coûterait 100 millions d’euros par an, selon nos informations. Mais cette « aide à la recherche d’emploi » devrait aussi être proposée aux bacheliers qui tentent d’entrer sur le marché du travail après le Bac et répondent aux critères des bourses universitaires. Dans tous les cas, il faudra être inscrit à Pôle emploi pour garantir une recherche active. Le nombre de places en BTS et IUT, dont l’Unef demande le relèvement, est aussi à l’ordre du jour.

Des mesures pour les apprentis

Le gouvernement prépare également des mesures pour les apprentis, en particulier sur l’accompagnement dans leur cursus. L’Unef ré­clame la suppression des bornes d’âge déterminant leur rémunération. Celle-ci est plus élevée au-delà de 18 ans, puis de 21 ans. La « décote » pour les apprentis mineurs est ainsi dans le collimateur, mais le dispositif qui sera annoncé a été soupesé pour ne pas braquer les employeurs potentiels en augmentant le coût du recours aux apprentis. La discussion sur le sujet a été ardue.

Par ailleurs, un plus grand nombre de jeunes devraient pouvoir bénéficier du volet complémentaire de la couverture maladie universelle (CMU-C). Là encore, le dossier aura fait l’objet d’âpres discussions, certains plaidant pour que la mesure soit réservée aux jeunes en rupture familiale.

Urgence à renouer avec la jeunesse

Les annonces que s’apprête à faire Manuel Valls vont intervenir alors que la mobilisation contre le projet de loi El Khomri marque le pas. Le 31 mars, quand 390.000 personnes, selon la police, avaient défilé contre la loi travail, aura peut-être marqué le point d’orgue de la mobilisation contre ce texte. Sa­medi dernier, le troisième grand rendez-vous à l’appel des syndicats de salariés et d’étudiants n’a réuni qu’environ 120.000 personnes dans toute la France. Une nouvelle mobilisation a été annoncée pour le 28 avril. Mais s’il semble reculer, le mouvement reste encore vivace et prend une autre dimension plus politique et moins directement tournée vers la loi travail, notamment via le développement des « Nuits debout ». Il pourrait donc durer et devenir incontrôlable.

L’ampleur des mesures annoncées ne devra pas seulement être jugée à cette aune. A un an de l’élection présidentielle, il y a urgence pour François Hollande à renouer avec la jeunesse, lui qui avait fait de ce sujet sa priorité pendant la campagne présidentielle de 2012. Un récent sondage Elabe (« Les Echos » du 8 avril) montre que, pour 95 % des Français, la situation des jeunes ne s’est pas améliorée depuis le début du quinquennat. Un désaveu sans appel.

Leïla de Comarmond

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