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Afrique australe

Sécheresse en Afrique australe: le lac artificiel Kariba quasiment à sec

L'Afrique australe est frappée par la sécheresse due à un manque d'eau aggravé par le phénomène El Niño. Le lac artificiel Kariba, entre le Zimbabwe et la Zambie, est quasiment à sec et cela menace également la pêche et la production électrique.

Le barrage de Kariba, entre le Zimbabwe et la Zambie.
Le barrage de Kariba, entre le Zimbabwe et la Zambie. AFP PHOTO / JEKESAI NJIKIZANA
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Cette grande réserve d'eau douce n'est actuellement remplie qu'à 12% de sa capacité maximale. Pour faire face, la quantité d'eau destinée à la production d'électricité doit être rationnée, ce qui n'est pas sans conséquence pour le Zimbabwe et la Zambie pour qui le lac est une source majeure d'électricité.

L'autorité du fleuve Zambèze qui gère le lac se montre à demi rassurante. Munyaradzi Munodawafa, ingénieur en chef, assure qu'à ce rythme les turbines peuvent encore produire du courant pour les cinq prochains mois.

Il indique, par ailleurs, qu’une coupure totale de la production lui semble improbable, mais il prévient tout de même qu’il faudra peut-être rationner davantage. Une telle décision pourrait augmenter les coupures de courant et ce, dans des pays déjà affectés.

Le Zimbabwe, par exemple, rationne l'électricité jusqu'à dix heures par jour dans les périodes les plus difficiles. Ces coupures sont liées à la vétusté des centrales électriques et au manque de liquidité pour importer de l'énergie.

La sécheresse semble aussi avoir un impact sur la pêche. Selon l'association des pêcheurs indigènes de kapenta (une sardine d'eau douce), les affaires tournent au ralenti et les pêcheurs ne font aucun profit.

« On ne sait prédire ni son arrivée ni son intensité »

C'est la dernière conséquence en date du phénomène climatique El Niño. Ce courant chaud du Pacifique qui réapparaît tous les cinq à sept ans a des conséquences sur la planète par effet domino. En effet, il provoque à la fois une grande sécheresse en Afrique et de fortes précipitations en Amérique latine.

Joint par RFI, le climatologue Jean Jouzel précise que cette année, El Niño est particulièrement intense.

« Ce qu’il y a de particulier, cette année, c’est que ce phénomène El Niño est exceptionnellement intense, du type de celui de 1997-1998 que l’on avait qualifié El Niño du siècle. Comme à chaque fois, on a des conséquences extrêmement claires, c’est-à-dire des sécheresses comme par exemple en Indonésie, dans une partie de l’Australie et puis aussi dans le sud de l’Afrique. Chaque fois qu’il y a un phénomène El Niño, ces régions sont vraiment marquées par des sécheresses et, à l’inverse, d’autres régions sont plus humides », a-t-il indiqué.

Jean Jouzel ajoute que l’on ne peut pas dire quand reviendra le prochain Niño et s’il sera aussi intense que celui que nous vivons actuellement ou bien simplement beaucoup plus modéré. Il précise que la difficulté, pour les pays concernés, réside précisément dans le fait que les scientifiques ne sont pas capables de prédire ni l'intensité, ni la date de son arrivée.

« Certains de nos collègues océanographes pensent que le phénomène El Niño risque de s’intensifier à mesure que le réchauffement climatique se met en place, avec des phénomènes plus intenses. Mais pour le moment, on se sait ni prédire l’arrivée exacte d’un prochain Niño ni son intensité. Et donc, cela veut dire que l’on ne comprend pas complètement à quoi est lié ce changement d’intensité d’une fois sur l’autre », a-t-il spécifié.

En ce qui concerne l’actuel El Niño, Jean Jouzel note que normalement, on s’attend à ce que son intensité diminue à partir de la fin du printemps.

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